Une fort belle affiche
ce soir dans le bled perdu dans les monts du Forez d’Estivareilles, le tout
organisé d’une main de maître par Marmots Produc’son, vitrine associative du
groupe local Les Crades Marmots, que je vous invite chaudement à découvrir via
leur site internet (http://www.lescradesmarmots.com/).
On déboule toute une
bande de stéphanois chauds comme la braise vers les 20h30, les portes sont
fermées, il fait 1°, on trouve vite refuge à la pizzeria/bar du coin
miraculeusement bien placée et ouverte. Bien évidemment, on tombe sur les bons
vieux punks de Sail sous Couzan, d’autres figures locales organisateurs de
quelques unes des plus belles soirées keuponnes du 42. Ils ne manquent d’ailleurs
pas de se remémorer la fois où eux-mêmes on fait jouer les Cadavres dans leur
ville… en 1993. Fouilla, ça nous rajeunit pas !
Bref, la salle des
fêtes finit par se laisser envahir par la foule venue surtout de notre coin,
mais on trouve aussi une bonne troupe du Vaucluse/Gard avec la présence de Fiction
Romance et de l’asso Génération X. Solidagité, de Béziers, ouvre le bal avec
son punk/hardcore de très bonne facture. Discours antifa et chansons en Occitan
de rigueur, notamment une reprise de « Solidarity » des Angelic
Upstarts dans cette langue régionale, originale mais selon moi pas une réussite
totale avec des arrangements musicaux discutables. Je préfère leurs morceaux
bien à eux, rapides et vindicatifs, on retrouve un bon paquet de titres issus
de leur album « Une bonne dose de rock’n roll » : « L’ennemi »
(tiens, les Cadavres aussi en ont une comme ça !), « Salut Patron »
ou encore « Ta maison ». Quelques pains, normal, un son de caisse
claire particulier, mais compensé par un super esprit et une qualité de composition
indéniable. Les gens restent cependant plus à la buvette que dans le pogo
pendant leur concert, mais la soirée est lancée.
Le changement de
plateau est bref, et les Fiction Romance montent sur scène avec l’appui d’un public
connaisseur. ‘Sont plus tout jeunots les gars, mais en ce qui concerne le rock’n
roll ils n’ont pas de leçon à recevoir ! Le batteur, plongé dans le noir
et caché par ses 4 compères, assure des chœurs efficaces et les transitions
entre les morceaux, derrière une combinaison Gibson/Rickenbacker/Marshall
classique mais diablement efficace. Arrivé aux ¾ du concert, coup de théâtre :
alarme incendie et lumières et son coupés ! On se retourne sans trop y
croire pour voir si y a pas un vrai feu, mais non, il s’agit bien de la fumée
cumulée de toutes les clopes et pétards qui a déclenché l’alarme, ici on n’est
pas trop regardant sur la loi et ça rappelle des souvenirs d’une époque révolue !
Dommage pour les Fiction Romance qui avaient réussi à faire sacrément monter l’ambiance,
notamment avec une reprise de « Jouer avec les Feu » là aussi
classique et efficace ! Bon, on rallume la machine pour 3 ou 4 morceaux,
le groupe garde la pêche et le public le lui rend bien, très bon concert d’un
groupe que je ne connais que trop mal.
Changement de plateau
toujours aussi rapide et efficace, les Cadavres envoient la sauce sans prévenir
alors qu’on est encore accoudés au comptoir. Je ne suis pas assez fan du groupe
pour connaître le line up d’origine par cœur, mais je pense qu’il y a au moins
le guitariste rythmique qui est nouveau. Le bassiste et sa gouffa blonde fait
de son mieux pour le show et les chœurs, mais c’est bien Vérole qui attire tous
les regards. L’énergie et la voix sont bel et bien là, j’étais sceptique quant
à cette reformation mais je ne peux m’empêcher d’être conquis par leur prestation !
Nouveaux et anciens tubes se combinent tout à fait, les pogos sont fournis,
jeunes et vieux ensemble pour reprendre d’une même voix « Né pour Crever »,
« Média Contrôle » ou l’inévitable
« 7h23 » ! « Pour une existence saine, « Ultime
Ultimatum » et 2 petits rappels pour la forme, on est impressionnés par le
rythme du concert, quasiment pas de blanc entre les chansons, ça enchaîne grave
et y a pas à chier, les Cadavres proposent vraiment des chansons de qualité,
bons riffs, bonnes mises en place et mélodie accrocheuses.
Je n’ai pas regardé l’heure
une seule fois de la soirée, et je ne me suis pas rendu compte de la durée des
concerts, c’est passé si vite ! La salle était loin d’être bondée mais l’ambiance
était bonne et les groupes excellents, bon dieu que j’aime les concerts punks à
la campagne !