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lundi 28 mars 2016

contes en patois : Jean Lou le facteur

 
Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes





3. Jean-Lou le facteur



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Jean Lou avait remplacé le facteur de son pays que s'était cassé une jambe en faisant ses tournées en vélo ; c'était un jeune homme d'une vingtaine d'années qu'était sans travail qu'il avait demandé pour faire la distribution du courrier. Voilà qu'un jour il oublie de remettre une lettre adressée à Mlle Véronique Chancel chez ses parents ; il la met dans sa poche, se dit : « Je la distribuerai demain au courrier ! », fallait rendre la sacoche au receveur vide. Mais voilà comme c'était la fin de semaine n'a plus pensé à cette lettre, ce n'est qu'au bout de 3 semaines qu'il retrouve cette lettre au fond de sa poche !! Que faire ? Il ne pouvait plus la porter à cette demoiselle. Il se dit : « C'est bien souvent que des lettres se perdent ! Mais pour être plus sûr je vais la brûler. Mais avant de la brûler pourquoi pas la lire ? » Bien sûr c'était un nommé Ferdinand que lui donnait rendez-vous à la prochaine foire et pour se faire reconnaître qu'il prendrait une cravate rouge ! Le Jean-Lou se dit : « J'irai m'acheter une cravate rouge et j'irai à cette foire. » Et il alla à cette foire pour voir s'il trouvait ce monsieur à la cravate rouge, à travers la foire ne le trouva pas ! Il y avait deux cafés où l'on dansait, il entra dans le premier où la musique jouait et là... il aperçut à une table 2 demoiselles et un monsieur à la cravate rouge. Il regarda un moment, se dit : « Ils se sont bien trouvés » Il n'osa pas s'avancer les voyant si bien habillés (pochette à la boutonnière, bien coiffés, cheveux ondulés). « Bon sort de là ce n'est pas ce qu'il me faut », s'en alla au café de la Pierrette, là aussi ça dansait et se mit à danser avec des filles qu'il ne connaissait pas mais assez simples, quand il se fait accrocher par une fille qui lui dit : « Bonjour Jean-Lou, je vous vois passer tous les jours en distribution du courrier. Vous êtes venu ici pour danser ? Vous êtes venu comment ? Vous avez une bien belle cravate rouge. Je croyais trouver une personne que je connais mais elle n'y est pas. Voulez-vous danser avec moi ? » Et le voilà parti à danser. Au bout d'un moment Jean-Lou dit « il faut que je m'en ailler je n'ai point de feu à mon vélo. » Et la fille : « Emmenez moi sur le cadre de votre vélo le chemin est le même. » Et voilà ils font la route ensemble tantôt sur le vélo tantôt à pied, et au moment de se séparer ils se promirent de se retrouver les dimanches au bal, et au bout de quelques temps ils finirent par se marier !

lundi 21 mars 2016

contes en patois : La Chasse aux 3 Pigeons


Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes. 

 
2. La chasse aux 3 pigeons


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Le Nore qu'était chasseur était jaloux de Jacques qui venait de lui dire : « écoute Nore aujourd'hui je viens de descendre 2 pigeons ramiers avec 1 hier ce qui fait 3. » Le Nore était vexé que lui ne pouvait pas en tuer un ! Alors il repense que dans son grenier il y a un vieux fusil à piston avec un canon long d'un mètre ; il imagina qu'une fois remis en état il aurait plus de succès ! Aidé d'un voisin ils se mirent à le faire briller ! Hardi ! Je te frotte ! On l'aurait cru tout neuf. Puis il le portèrent chez le Louis que vendait des fusils et qu'avait des connaissances en réparation de ses armes et donna toutes les explications pour le manœuvrer, puis ils l'essayèrent et ça marchait ! 

Tout content ils se donnèrent rendez-vous dès la pointe du jour dans le bois au pied d'un sapin et attendent un moment. La chance a voulu qu'une volée de pigeons passe juste au dessus de leur tête et pan !! Une détonation à en fait trembler la terre. Il venait de tirer 2 pigeons et une pie. Le Nore était-il content, disait : « 3 d'un coup !! Je ne les ai pas loupés !! Nous les mangerons ensemble. » La Tanchette a accepté de les faire cuire, que dit : «  Pour une fois que tu rapportes quelques chose qui vaut la peine. » La Tanchette qu'avait été placée dans une maison bourgeoise savait bien faire la cuisine, elle les mit à rôtir dans un plat de terre après les avoir bardés de lard, les arrosant de jus de temps en temps et accompagnés de petits pois. Le repas fut bien arrosé, ils s'en léchaient jusqu’aux deux oreilles, et les blagues ne manquaient pas et les plaisanteries pendant tout le repas !

Contes en patois - La cueillette des lentilles

Un nouveau projet d'envergure !

Je me relance dans l'aspect plus linguistique du blog. Je vais tenter de recopier et publier les contes de Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirés ou copiés des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventés et écrits elle-même.

Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes. 

 

1. La cueillette des lentilles

Le Joseph venait de faire la récolte de ses lentilles ; il se trouvait de guère en avoir cette année et ne trouvait pas à les vendre. Il en était bien ennuyé ! Une idée lui vint d'aller les offrir dans un hôtel mais avant c'était tout un travail pour les mettre propre : pas de petits grains, toutes la même grosseur, pas de poussière. Il se dit : si elles sont bien propres, il me les payera un bon prix. 

Alors ils se mettent à les trier une par une ! Sa Victorine abandonna le crochet (elle faisait de la dentelle) pour aider à trier. Elle vérifiait encore celles que le Joseph avait triées. Ils y passèrent longtemps à trier poignées par poignées grain par grain à faire glisser sur un plat. Quand tout fut fini il était fier de son travail. Voila, il emporta sur son dos une vingtaine de kilos de ses lentilles au patron de l'hôtel... mais le patron de l'hôtel ne voulu pas le recevoir lorsque le Joseph proposa ses lentilles (il n'a même pas regardé ce qu'il y avait dans son sac) et l'envoya vers le cuisinier que prit tout de même la peine d'examiner sa récolte et lui dit « vraiment elles sont belles et bien triées !! Vous avez dû y passer du temps ! »

 Le Joseph voyait déjà l'argent dans sa poche mais le cuisinier lui dit : « nous sommes déjà approvisionnés pour la saison l'an prochain venez plus tôt. » Tout ennuyé le Joseph se retourna avec son chargement à l'épaule. Il raconta sa déception à son oncle qui dit : « Je vais en acheter quelques kilos pour ta tante Maria elle en aura de toute prête à cuire pour un bon moment, elle sera tranquille pour l'hiver, ça te consolera de ta peine. »