LA PUB VOUS REND CONS

vendredi 24 août 2012

Exercice sur les mots interrogatifs

Comme vous l'aurez remarqué, je suis assez adepte des exos bien classiques qui permettent à l'apprenant d'appliquer la règle à apprendre et seulement cette règle.
Dans le cadre d'un cours sur l'interrogation, on commencera par les questions fermées, puis ouvertes, qui impliquent de voir les mots interrogatifs. Or il est de plus en plus difficile de trouver un exercice du type de ce qui suit :


Posez les questions sur les parties soulignées

  1. Mes parents habitent en Bretagne depuis 10 ans, ils ont déménagé là-bas parce qu'ils adorent cette région (les paysages, les plages, la gastronomie, la musique...).


  1. Mes parents habitent en Bretagne depuis 10 ans, ils ont déménagé là-bas parce qu'ils adorent cette région (les paysages, les plages, la gastronomie, la musique...).


  1. Mes parents habitent en Bretagne depuis 10 ans, ils ont déménagé là-bas parce qu'ils adorent cette région (les paysages, les plages, la gastronomie, la musique...).


  1. Mes parents habitent en Bretagne depuis 10 ans, ils ont déménagé là-bas parce qu'ils adorent cette région (les paysages, les plages, la gastronomie, la musique...).


  1. Mes parents habitent en Bretagne depuis 10 ans, ils ont déménagé là-bas parce qu'ils adorent cette région (les paysages, les plages, la gastronomie, la musique...).


  1. Hier soir, l'équipe des Corinthians de Sao Paolo est devenue championne du Brésil pour la dixième fois de son histoire. Les supporters ont fêté ça toute la nuit en dansant et en chantant l'hymne du club.


  1. Hier soir, l'équipe des Corinthians de Sao Paolo est devenue championne du Brésil pour la dixième fois de son histoire. Les supporters ont fêté ça toute la nuit en dansant et en chantant l'hymne du club.


  1. Hier soir, l'équipe des Corinthians de Sao Paolo est devenue championne du Brésil pour la dixième fois de son histoire. Les supporters ont fêté ça toute la nuit en dansant et en chantant l'hymne du club.


  1. Hier soir, l'équipe des Corinthians de Sao Paolo est devenue championne du Brésil pour la dixième fois de son histoire. Les supporters ont fêté ça toute la nuit en dansant et en chantant l'hymne du club.


  1. Hier soir, l'équipe des Corinthians de Sao Paolo est devenue championne du Brésil pour la dixième fois de son histoire. Les supporters ont fêté ça toute la nuit en dansant et en chantant l'hymne du club.


  1. Hier soir, l'équipe des Corinthians de Sao Paolo est devenue championne du Brésil pour la dixième fois de son histoire. Les supporters ont fêté ça toute la nuit en dansant et en chantant l'hymne du club.



ça paraît sans doute trop simplet et terre à terre, mais au moins on va droit au but.

Quelques vidéos... encore...

Lors de mes précédents posts sur les vidéos de mes groupes, j'ai fait l'énorme erreur d'oublier celui-ci... pourtant, de très loin le plus original ! Mais aussi le plus éphémère...
Il s'agit de Ménage à Trois, groupe de reprises que j'ai fait quand j'étais au Brésil et dont voici des extaits de l'unique concert, au Caibar d'Araraquara, en 2007...

"Pololop" de Ludwig Von 88



"Qual Violencia é pior" de Colera



Voila, c'est moche, mais c'est des bons souvenirs !!

Traduction : Bro Hym, PENNYWISE




Peu de posts en ce mois d'Août... "Normal, c'est les vacances" me direz-vous. Ben non, en ce qui me concerne c'est plutôt le contraire, et l'absence de nouveaux messages est davantage dûe au fait que faire les saisons dans la cambrousse entouré de plein de gens ça n'aide pas à prendre soin de son blog... Donc, comme aujourd'hui j'ai le temps, c'est jour de fête : interview des Vulgaires Machins, traduction de Bro Hymn de Pennywise, un nouvel exo de FLE et des nouvelles du front.

Ici donc, la traduction de cette super chanson de Pennywise. J'avoue que contrairement à ce qu'annonce le blog, cette fois la version française ne respecte pas du tout le nombre de syllabes et n'est pas convenable pour une reprise. Trop dur ! Ils en disent trop en trop peu de mots... bref, voilà ce que ça donne au niveau du sens :

BRO HYMN

To all my friends, present past and beyond
Especially those who weren't with us too long
Life is the most precious thing you can lose
While you were here the fun was never ending
Laugh a minute was only beginning
Canton, Colvin, Nichols, this one's for you

Ever get the feeling you can't go on
Just remember whose side it is that you're on
You've got friends with you till the end
If you're ever in a tough situation
We'll be there with no hesitation
Brotherhood's our rule we cannot bend

Whoa oh oh oh oooooooooooooooooooooh

When you're feeling too close to the bottom
You know who it is you can count on
Someone will pick you up again
We can conquer anything together
All of us are bonded forever
If I die you die that's the way it is

Whoa oh oh oh oooooooooooooooooooooh

To all my friends, present past and beyond
To all those who weren't with us too long
Life is the most precious thing you can lose
While you were here the fun was never ending
Laugh a minute was only the beginning
Canton, Colvin, Nichols, this one's for you


HYMNE AUX FRANGINS

A tous mes potes, passés, présents, futurs,
Surtout ceux qui sont pas restés longtemps avec nous
La vie est la chose la plus précieuse que tu puisses perdre
Quand t'étais là on se marrait en permanence
On rigole un peu et c'est que le début
Canton, Colvin, Nichols, celle-ci est pour vous

T'as déjà eu l'impression que tu ne pouvais plus avancer ?
Rappelle toi de quel côté tu te trouves
T'as des potes avec toi jusqu'au bout
Si tu te retrouves dans une situation difficile
On sera là, pas d'hésitation
La fraternité c'est notre règle incontournable

Quand tu sens que tu touches le fond
Tu sais sur qui tu peux compter
Quelqu'un te sortiras de là
Ensemble on peut tout conquérir
On est tous liés pour toujours
Si tu crèves, je crève, c'est comme ça

A tous mes potes, passés, présents, futurs,
Surtout qui sont pas restés longtemps avec nous
La vie est la chose la plus précieuse que tu puisses perdre
Quand t'étais là on se marrait en permanence
On rigole un peu et c'est que le début
Canton, Colvin, Nichols, celle-ci est pour vous
 

Interview Vulgaires Machins



Seul groupe non-français (pour l'instant !) de mon travail sur les langues dans le punk hardcore, les réponses des Vulgaires Machins, qui ont été les premières à me parvenir, sont particulièrement intéressantes. Merci à eux d'avoir pris le temps de participer à mon projet, via e-mail.

1. Chantez-vous en français par choix ou par obligation (parce que vous parlez mal/pas
anglais) ?

Par choix. Pour la simple et bonne raison que nous sommes francophones. Il nous a toujours semblé
étrange de choisir de s’exprimer dans une langue étrangère. Une démarche artistique honnête et
engagée impose selon nous d’écrire dans la langue dans laquelle on pense.

2. Quelles sont pour vous les références du chant en français et pour quelles raisons ? Quelles
sont les adaptations/reprises en français que vous préférez ?

Nos influences francophones sont peu nombreuses au niveau du punk rock puisqu’il n’existait
pratiquement pas de groupes franco et punk au Québec quand on a commencé en 96. Les influences
sont surtout anglo-saxonnes.

3. Passez-vous beaucoup de temps sur vos paroles ? Cherchez-vous des sonorités ou des jeux
de mots spécifiques ?

Oui. C’est ce qui prend le plus de temps. Pour toutes les raisons que tu mentionnes. La sonorité, les
rimes mais surtout, la rythmique du phrasé. Certaines paroles en français peuvent sonner vraiment
mal quand elles sont mal rythmées avec la musique. Sans mentionner que certains mots sont
interdits (ndr : quels mots ???)

4. Quelle importance tiennent vos paroles dans le groupe ? Les mettez-vous dans les albums ?
Les expliquez-vous lors des concerts ?

Toutes les paroles sont écrites dans nos albums physiques et sur le site web. Pas question
d’expliquer quoi que ce soit dans les concerts par contre. C’est important pour nous de laisser les
gens interpréter tout ça librement.

5. Chantez-vous en français dans le but de faire passer clairement un message ou pour le côté
poétique de la langue ? En d'autres termes l'utilisez-vous pour sa fonction
rhétorique/argumentative ou esthétique?

Aucunes de ses réponses. Voir ma réponse à la question #1.

6. Y a-t-il des mots ou des thèmes que vous utilisez/abordez plus souvent ? Pour quelles
raisons ? De quelles façons ?

La bêtise humaine est l’un de mes sujets de prédilection. Parce que la bêtise n’a pas de fond et pas
de limites. De plus, elle se révèle dans tous les aspects de la société.

7. Le chant en français vous a-t-il déjà porté préjudice (refus de concert, des gens qui
n'achètent pas l'album ou ne vont pas au concert...) ou au contraire ouvert des portes ?

Paradoxalement, le français nous a ouvert des portes puisque très peu de groupes punks au Québec
chantent en français. Ce qui nous a donné un aspect de rareté. D’un autre côté, on se souvient que
beaucoup de gens nous disaient au début considérer le français dans ce genre musical mauvais.

8. Le public étranger est-il plutôt réticent/enthousiaste/indifférent à cette particularité ?
Notre public étranger c’est la France. Nous n’avons jamais tourné dans des régions anglophones.
Jamais senti de réticences en France.

9. Les gens en général (francophones ou non) sont-ils curieux de ce que vous dites dans vos
chansons ?

Les Québécois accordent une grande importance aux textes. Oui. La démarche engagée du groupe
intensifie l’intérêt je crois.

10. Avez-vous une opinion sur les groupes francophones qui chantent (mal) en anglais ?
Quelles raisons invoquent-ils quand vous leur demandez « pourquoi » ?

Je n’ai aucun intérêt pour les groupes qui chantent un anglais cassé et mal écrit. Il existe trop
d’excellents groupes anglophones qui écrivent de très bonnes paroles et chansons pour perdre mon
temps avec ça. En général, les groupes évoquent leurs influences américaines pour justifier le choix
de la langue dans leur musique. D’autres plus honnêtes avoue être incapable d’écrire en français.
Mais si ceux-ci ne réalisent pas toujours qu’ils sont incapable de bien écrire en anglais aussi.

11. Souvent d'ailleurs ils parlent de la mauvaise rythmique de la langue française pour le
rock. Qu'en pensez-vous ?

Cette impression vient d’un manque de référence. Plusieurs groupes rock français ont prouvé le
contraire : Noir Désir, Bérurier noir, Zabriskie Point etc…

12. A votre avis, pourquoi le français s'est largement répandu dans le rap ou le reggae et
beaucoup moins dans le punk/hardcore ?

Bonne question. Je n’en ai pas la moindre idée.

13. Enfin, est-ce un sujet que vous abordez souvent entre vous et avec les gens de la scène ?
Pas vraiment.

mardi 31 juillet 2012

Pussy Riot en procès

Après les arrestations de punks en Indonésie, voici le trio russe de Pussy Riot en procès pour leurs concerts sauvages anti-Poutine.

Quelques articles pour en savoir plus :

 http://www.rfi.fr/europe/20120730-russie-punks-russes-pussy-riot-devant-jsutice-hymne-anti-poutine?ns_campaign=editorial&ns_source=FB&ns_mchannel=reseaux_sociaux&ns_fee=0&ns_linkname=20120730_russie_punks_russes_pussy_riot_devant

Et un autre sur l'engagement punk dans les pays où c'est un vrai acte politique que de se faire une crète :

http://www.guardian.co.uk/music/2012/mar/17/punk-rock-state-oppression-burma

Stay rude !

lundi 23 juillet 2012

Traduction : Raised Fist, "Get this RIght"



Petite traduction d'un morceau de Raised Fist issu de l'album "Dedication"

GET THIS RIGHT

Doesn't matter if we stand behind, if we play grind, if we get unsigned
It's not a fancy dream about a supremeteam that screams 'bout fighting regimes
Ten years passed by and you ran along
You ran along with your fucking urge to belong

When will you get this right? - When... right
(It's not) A fanatic rite
It's only a name in the theatre light - theatre light
It's not about a cool website
When will you get this right? - When... right
(It's not) A fanatic rite
It's only a name in the theatre light - Theatre light
It's not about acting like a rock star at night

Dedication is essential to succeed, anticipation is all you need
Guess it's time for us to explain how we fill ourselves up with the energy to remain
You play in a band, you want to expand but you misunderstand
You're aiming at fame, you want to lay claim but you should be ashamed

Struggling to get into a fucking nice review
Looking for a camera lens that can capture a picture of your crew
Still the same need for fame & a stage name
I cannot explain the feelings I have for you

Feeding the clothing store, so unsure when we're on tour
You better start running again or you'll end up in the slow lane
You think it's about profit & loss, sucking up for the boss
Acting like everything is for sale



COMPRENEZ BIEN

C'est pas grave si on reste derrière, si on joue du grind, si on n'est pas signés
C'est pas la lubie d'un super groupe qui hurle contre des régimes
10 ans ont passé et tu cours toujours
Après l'urgence d'appartenir

Quand vas-tu piger ?
C'est pas un rite fanatique
C'est juste un nom sur une salle de concert
C'est pas juste un beau site web
Quand vas-tu piger ?
C'est pas un rite fanatique
C'est juste un nom sur une salle de concert
C'est pas faire sa rock star le soir

L'implication est essentielle pour réussir, il faut juste anticiper
Je crois qu'il faut qu'on explique comment on se remplit de l'énergie qu'il reste
Tu joues dans un groupe, tu veux être connu mais tu comprends pas
Tu vises la gloire, tu veux qu'on parle de toi mais tu devrais avoir honte

Lutter pour apparaître dans une putain de revue
A chercher un appareil pour prendre une photo de ton crew
Toujours ce besoin de gloire et de nom de scène
Je peux pas expliquer ce que je ressens pour toi

T'engraisses le magasin de fringues, pas très sûr en tournée
Recommence à courir ou tu finiras sur la voie de droite
Tu penses que c'est une question de gain et de perte, suce ton patron
Fait comme si tout était à vendre 

Quand vas-tu piger ?
C'est pas un rite fanatique
C'est juste un nom sur une salle de concert
C'est pas juste un beau site web
Quand vas-tu piger ?
C'est pas un rite fanatique
C'est juste un nom sur une salle de concert
C'est pas faire sa rock star le soir
 

lundi 2 juillet 2012

Chronique concert Dropkick Murphys le 22/06/2012 à Lyon



Chronique concert Dropkick Murphys, transbordeur de Lyon 22/06/2012

Le concert commence assez tôt avec une première partie dont j'ai oublié le nom. Le groupe fête ses 10 ans d'existence et pourtant je n'en avais jamais entendu parler. C'est pas mal, ils ont dû bouffer du Clash pendant des heures et des heures même s'ils évoluent dans un style punk rock plus moderne que ceux-ci, le show monte bien en puissance mais n'étant annoncés nulle part ils ont du mal à remuer la foule.

J'en viens directement au plat de résistance: Dropkick Murphys!!
Après le traditionnel «Let's Go Murphys», ils arrivent sur scène et enchaînent les classiques d'entrée de jeu : «The State of Massachusetts», «Captain Kelly's Kitchen», «The Gang's All here», «The Gauntlet», «The Wild Rover» la setlist est parfaite et le groupe aussi ! Même si on sait qu'on n'aura pas la mauvaise surprise d'un mauvais jeu technique avec eux, parfois ils se montrent un peu plus froid que d'autres sur scène (c'était notamment le cas dans mon souvenir quand je les avais vus il y a un an ou deux à l'Olympia), cette fois la proximité avec le public est réelle et physique : le chanteur tape les poings des premiers rangs, Ken Casey le bassiste plonge régulièrement dans la foule quand il lâche sa basse (surtout vers la fin du concert) !
Petit interlude accoustique le temps de jouer «Let them know» issue du dernier album «Going out in style» et un amusant «Warrior's code». ça permet à tout le monde de se reposer un peu, fait chaud là d'dans*!

On remet les watts pour toujours plus de classiques : «Johnny I hardly knew you», «Workers' song» ou encore l'inévitable «Kiss me I'm shitfaced» ou les filles sont invitées sur scène ! Le pogo est ma foi très cordial, j'ai largement la place de danser sans me faire envoyer valser (ahah) ou me prendre des coups de coudes, tout en glissant allègrement sur les corps transpirants des gens autour de moi.
Ensuite c'est le rappel et les mecs sont conviés également à rejoindre le groupe sur scène, et cette fois, j'en suis ! «Skinhead on the MBTA» et la reprise de «TNT» d'AC/DC mettent le feu au transbo, avec votre serviteur en guest choriste impliqué !!! Super moment dans la proximité des zicos, ça fait trop plaisir ! On découvre vraiment le groupe autrement vu d'ici.

Court rappel de deux titres seulement, la salle se rallume et envoie Franck Sinatra... bizarre...
Alors que la plupart du public a déjà rejoint le bar, les lumières se réteignent en on entend un «Boys on the Doooooooooooocks !!!!!» résonner au loin, c'est reparti pour un tour !!! Les gens se précipitent en courant vers la scène pour un dernier pogo, excellent !! C'est la première fois que je vois un (gros) groupe faire ça.

Bref, alors que j'étais allé à ce concert peut être pas à reculons, mais disons sceptique, du fait de leur prestation moyenne la dernière fois que je les avais vus (peut être due aussi à un public moyen), mais surtout en me disant : «oulala c'est à Lyon va y avoir plein de gros fafs j'espère que ça va pas envoyer du zig heil», que nenni !! Bonne ambiance dans le concert, pas de signes distinctifs de nazis.
Et puis quelle setlist ! Le groupe m'a reconquis !
Par contre il y a dû avoir un souci dans l'orga, ça sentait la date rajoutée au dernier moment : la salle était loin d'être pleine, moi-même j'avais eu l'info au dernier moment, et puis cette première partie inconnue... bizarre bizarre !!
Mais vraiment, j'ai chanté, j'ai dansé, j'ai kiffé. Let's go murphys !!!

mercredi 27 juin 2012

Up ! Quelques vidéos à regarder...

Quelques vidéos de mes groupes passés... saudade...

Porka Miseria : 




 "Clip" de Cerveza




"Where is the barman" @ Up&Down, Montpellier


Le tout premier concert @ Thunderbird, St Etienne 




Les Bitch Boys






Surfin USA @ Black bar Hell, St Etienne



Panic à daytona beach @ In Exes, Bagnol sur Cèze

mardi 26 juin 2012

Interview the Hop La !



Voici l'interview réalisée par mail avec Manu, chanteur/guitariste de The Hop La ! sur la langue française dans le punk/hardcore.

A mon goût la meilleure !! Merci beaucoup à lui pour ces réponses pleines d'humour mais quand même très intéressantes et pertinentes sur le sujet.

Enjoy !! (enfin, vu les circonstances : Appréciez !!)


MANU (The Hop là !)
1. Chantez-vous en français par choix ou par obligation (parce que vous parlez mal/pas
anglais) ?
→ Si par obligation : chanteriez-vous anglais si vous pouviez ?

Les 2 mon capitaine ! d’abord je voudrais rappeler que je suis un montpelliérain, mon langage est
donc fleuri par cet accent typique des régions méridionales... imagine un peu fernandel jouant du
shakespeare, ça le ferait pas.
De toutes façons, même si mon anglais était parfait, voire simplement correct, je ne l’utiliserais pas.
La langue française offre un florilège de mots et d’expressions, autant les utiliser. Et il me semble
plus judicieux et plus facile de faire passer une idée ou un message en s’exprimant dans sa langue
maternelle. 80 % des gens qui écoutent un groupe anglophone ne comprennent un traitre mot du
texte...


Quelles sont pour vous les références du chant en français et pour quelles raisons ? Quelles
sont les adaptations/reprises en français que vous préférez ?

Je n’ai pas vraiment de références à proprement parler, mais dans les groupes qui ont des textes
intéressants je pourrais citer les rats, parabellum, OTH ou même dutronc. Enfin, Jacques Lanzmann.
Pour rester dans ce cercle, j’apprécie « paris s’éveille », « amsterdam » et « le soleil du midi ». 

 Passez-vous beaucoup de temps sur vos paroles ? Cherchez-vous des sonorités ou des jeux
de mots spécifiques ?

Quand je les écris, j’y passe un temps fou ! En fait, c’est plus l’idée de base qui me fait cogiter
longtemps. Une fois trouvée, le texte peut aller assez vite. « Rose » et « Parle-moi » en sont des
exemples parfaits. Un mois ou plus de triturage méningique, et 20 à 30 minutes d’écriture...
Sonorités, oui absolument ! indispensable. Jeux de mots aussi, mais pas trop. Je les laisse aux frères
jacques ou à bobby lapointe. 

Quelle importance tiennent vos paroles dans le groupe ? Les mettez-vous dans les albums ?
Les expliquez-vous lors des concerts ?

Les paroles sont essentielles. Même si d’un point de vue personnel, la musique prend une place plus
importante, elle ne peut être mise en valeur que par un texte idoine. Nos paroles sont toujours
jointes aux albums.
Je ne les explique pas en concert. Je n’en ai pas le temps. A part quelques pauses pour s’accorder,
boire et respirer, on enchaîne les morceaux. On est là pour jouer, pas pour papoter ou bavasser... Et
puis comme certains textes ont des doubles sens cachés ou font référence à des événements
personnels, les commenter prendrait trop de temps. Si je dois expliquer « mon dieu » par exemple,
les autres n’ont plus qu’à poser les instruments et à aller au bar prendre un demi et jouer au 421... 

Chantez-vous en français dans le but de faire passer clairement un message ou pour le côté
poétique de la langue ? En d'autres termes l'utilisez-vous pour sa fonction
rhétorique/argumentative ou esthétique?

Voir plus haut pour la/les réponse(s). J’ajouterais juste que le côté poétique ne sied pas vraiment au
punk rock...

 Y a-t-il des mots ou des thèmes que vous utilisez/abordez plus souvent ? Pour quelles
raisons ? De quelles façons ?

Thèmes favoris : sex, drugs & rock’n’roll... ! classique...
pourquoi ? parceque c’est ce qu’on vit ou avons vécu au quotidien... en y mêlant une touche
d’humour, de cynisme, de second degré ou de double sens, pour ne pas sombrer dans le morbide, le
glloq ou le désespoir... 

 Le chant en français vous a-t-il déjà porté préjudice (refus de concert, des gens qui
n'achètent pas l'album ou ne vont pas au concert...) ou au contraire ouvert des port
es ?
Aucun préjudices, du moins jusqu’à présent... pourvu xa dure ! quant à ouvrir des portes, à part le
rasta qui avait aimé le texte de « la boulette » et qui m’en avait bien fait profité, :-) , je ne pense pas
en avoir eu vent. 

Le public étranger est-il plutôt réticent/enthousiaste/indifférent à cette particularité ?
Jusqu’à présent nous n’avons joué que dans des pays francophones. Excepté une virée au pays
basque espagnol où les gens semblaient plus intéressés à dévaliser le bar et à taquiner la donzelle
qu’à écouter, traduire et comprendre nos textes... 

 Les gens en général (francophones ou non) sont-ils curieux de ce que vous dites dans vos
chansons ?

Curieux peut-être pas, je dirais plutôt attentifs ou intéressés. 

Avez-vous une opinion sur les groupes francophones qui chantent (mal) en anglais ? Quelles
raisons invoquent-ils quand vous leur demandez « pourquoi » ?

En ce qui me concerne, je n’aime pas du tout l’anglais avec l’accent français. Je trouve que ça casse
le morceau. Maintenant, il y en a qui s’en branle totalement... et je ne leur demande pas pourquoi,
chacun est libre de s’exprimer comme il l’entend. 

 Souvent d'ailleurs ils parlent de la mauvaise rythmique de la langue française pour le rock.
Qu'en pensez-vous ?

J’avoue que le français est une langue difficile à chanter. Peut-être pas pour la rythmique, mais pour
les sonorités. Il y a beaucoup de consonnes « dures » (d k p r t...) contrairement à l’anglais qui est
un langage bien plus coulant. L’anglais a aussi un grand nombre de mot très courts, une seule
syllabe, qui permet un texte et un chant plus aisé. Ça demande donc un travail important d’écriture
pour trouver les bons mots et les bonnes sonorités tout en collant avec la musique. 

 A votre avis, pourquoi le français s'est largement répandu dans le rap ou le reggae et
beaucoup moins dans le punk/hardcore ?

A priori, je pense que c’est surtout dû au fait que ces groupes (rap, reggae...) ont plus de choses à
dire, à faire passer ou a dénoncer, iceux ayant souvent eu une existence difficile de part leurs
origines, leurs conditions de vie etc... alors que le punk/hardcore est plutôt basé sur la musique,
l’énergie, voire le visuel. Maintenant si on peut allier tout ça, le résultat ne peut être que mieux.
C’est ce que nous nous escrimons à faire... 

Enfin, est-ce un sujet que vous abordez souvent entre vous et avec les gens de la scène ?
Je dois avouer que non... les thèmes abordés avec les groupes que l’ont croise sont plutôt :
Quand, où et qu’est ce qu’on mange ? où sont les wc ? qui vend du shit ? à quelle heure ouvre le
bar ? est-il suffisamment approvisionné ? quel âge peut-elle avoir celle-là ? porte-t-elle des dessous
en acrylique (si elle en porte) ? où se trouve la pharmacie de garde ? ça existe les bons retours ? on
m’entend en façade ? je peux me monter ? etc...

lundi 25 juin 2012

Rassemblement Antifa à Saint Etienne le 23 06



A Saint Etienne un rassemblement citoyen antifasciste était organisé ce samedi 23 juin en réaction à la montée des organisations d'extrême droite dans la Loire et en Rhône Alpes en général.

A Lyon aussi un tel rassemblement était organisé, plus d'infos ici :
http://rebellyon.info/Non-aux-parades-nazies-a-la.html

Une centaine de personnes étaient réunis place du peuple, avec pour slogans "Sainté, Sainté, Antifa" ou autres "No pasaràn".

On attendait une descente des néonazis de Lyon, mais aucune violence ne fut à déplorer.

Le tract distribué ce jour là aux passants, et dont la lecture a clôturé la journée : http://lenumerozero.lautre.net/article2430.html

lundi 11 juin 2012

Manifs au Québec


J'en avais déjà parlé dans un précédent post.
Alors qu'ici en France on n'a d'yeux que pour les législatives et le championnat d'Europe de foot, les manifs au Québec sont tombées aux oubliettes, alors qu'apparemment la situation s'aggrave et la répression policière se fait de plus en plus forte.
Quelques liens pour en savoir plus :

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/352102/recit-d-un-petit-voyage-en-metro-avec-un-carre-rouge

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/352105/grand-prix-les-policiers-detiennent-preventivement-une-trentaine-de-personnes

http://www.delitfrancais.com/2012/06/10/arrete-pour-cause-de-journalisme/

et un site que j'aime toujours partager :

http://www.pirate-punk.net/message.php?t=23519&page=2
SOLIDARITE !!

dimanche 10 juin 2012

"ER" ou "é"?


Une question toujours difficile à tirer au clair avec des apprenants étrangers (ou même français d'ailleurs...) ! On a beau faire un cours super bien sur le passé composé, la non-différence de prononciation entre infinitif et participe passé est toujours une source d'erreur. Je me suis rendu compte qu'il n'existait pas ou peu de cours et d'exercice s'attachant à faire comprendre cette différence.
A côté d'une leçon sur le passé composé, on peut apporter une attention particulière à la compréhension  et à l'utilisation de l'infinitif ou du participe passé.
On pourra également aborder la terminaison "ez" qui heureusement est un petit peu plus facile à décrire et comprendre.
Voici quelques phrases simples pour pratiquer.


CHOISISSEZ « -er » OU « -é »


  1. Nous sommes venus ici pour manger/mangé.
  2. Vous êtes rester/resté combien de temps là-bas ?
  3. Mes parents ont acheter/acheté une nouvelle voiture.
  4. Est-ce que tu m'as fait une liste des choses à acheter/acheté ?
  5. Ma sœur a encore oublier/oublié ses clés !
  6. Allez, fais autre chose pour ne plus y penser/pensé.
  7. Hier soir pour mon anniversaire toute ma famille est arriver/arrivée par surprise et ils m'ont chanter/chanté une chanson. J'ai cru que j'allais pleurer/pleuré ! Ensuite nous avons fêter/fêté ça tous ensemble, et maintenant il faut tout ranger/rangé dans la maison.
  8. Ils se sont lever/levés tôt pour aller/allé travailler/travaillé.

mardi 5 juin 2012

Chronique de concert : LES SHERIFF + washington dead cats + Brassen's not dead + Palavas surfers




2/06/2012, pour l'anniversaire de l'asso emblématique de Montpellier, la TAF, les Sheriff se reformaient pour un unique concert après plus de 12 ans d'absence. Le concert a lieu en plein air, propose une affiche intéressante (avec 3 groupes en ouverture) pour un prix dérisoire (6,50€ par internet).

Moi, les Sheriff, je mets ça pour me donner l'envie d'aller au boulot le matin. Je les chante à tue-tête les soirs de cuite entre potes. C'est l'un des rares groupes dont ma copine est aussi fan que moi. On reprenait 2 de leurs morceaux avec mon ancien groupe Les Bitch Boys. Bref, un groupe dont les chansons rythment ma vie, immanquable, moi qui suis né trop tard pour profiter de leur période d'activité.

En arrivant au parc Grammont, derrière le Zenith de Montpellier, on constate que des gens sont venus de partout : les Côtes d'Armor ou les Vosges, c'est quand même pas la porte à côté.
Bonne ambiance, un peu de tout : des keupons à crête, papa qui amène ses gosses, des groupes de copines, et quelques figures du keupon national (des membres de Fiction Romance ou les Crades Marmots sont dans la place). Toutes les conditions sont réunies pour que la nuit soit courte, mais chaude (à la chaleur des missiles...).

Alors que le stand de T-shirt rencontre un succès fou, les Palavas Surfers, groupe local, ont la très difficile tâche d'ouvrir le bal. Musicalement ils collent parfaitement avec le ton de la soirée, punk français avec « Ohohoh » et refrains accrocheurs. Mais bon, il fait encore jour et comme on peut pas rentrer avec des bouteilles, le gros des troupes est encore dehors, ou à l'intérieur mais assis, et malgré une prestation sympathique, dur dur pour eux d'enflammer la foule. A revoir dans un lieu plus adapté, style rade qui sent la bière.

Après une petite pause et alors que l'espace se remplit progressivement, les Brassen's Not Dead prennent le relais et attirent une bonne dose de connaisseurs. Le set est bon, les reprises sont bien faites, les gens sont contents, un membre du groupe n'est sur scène que pour faire le con, déguisé tour à tour en croquant ou en gorille, pour illustrer les textes de Brassens dans un esprit « Not Dead ».

Les gens continuent d'affluer petit à petit pendant le changement de plateau qui fait place aux Washington Dead Cats, que je n'aime toujours pas ni musicalement ni dans les discours du chanteur qui malheureusement pour lui n'est pas drôle. Bien sûr ils ont leur fans mais l'ambiance reste très calme, on boit des bières, on cause, on croise des gens qu'on n'avait pas vu depuis longtemps et qu'on leur demande ce qu'ils foutent là, on s'impatiente, on regarde les nuages en espérant que la pluie ne fasse pas son apparition. Bref on n'est pas très attentifs aux groupes, les pauvres, dure mission que celle de chauffer le public qui n'attend que le retour des héros du soir.

La nuit tombe, les 5000 personnes sont toutes entrées cette fois, un grand drapeau « Les Sheriff » est déplié à l'arrière de la scène, ça sent bon !
A 22h environ voilà les 5 Sheriff de nouveau réunis sur scène, contents d'être là et prêts à envoyer la sauce. « Une idée fixe » est joué en premier et ça enchaîne avec « A coup de batte de base-ball », puis, dans le désordre : « Je veux savoir pourquoi », « les 2 doigts dans la prise » ou encore « Ne fais pas cette tête là » et « Tic-Tac ».
Pendant les 3 premiers morceaux, le pogo est extrêmement nourri mais baisse vite en intensité du fait d'une moyenne d'âge plus élevée que pour un concert de Millencolin et surtout de l'énorme nuage de poussière qui prend aux bronches, comme souvent dans les concerts en extérieur.
En tous cas la foule est aux anges, ça chante, ça applaudit, et même si ça enchaîne beaucoup moins vite les morceaux que par le passé, ces derniers n'ont rien perdu de leur intensité et de leur capacité fédératrice.
A mesure que le concert avance les classiques s'enchaînent : « Bon à Rien » (avec un petit passage modifié pour l'occasion : « J'ai dépassé le quart de siècle et je roule toujours en mobylette » est devenu « J'ai bientôt un demi-siècle et je roule toujours en twingo verte »!), « Panic (à Daytona Beach) », « Pile ou Face », «Les marteaux piqueurs »... Techniquement ce n'est pas absolument parfait mais quand même ça joue, et surtout l'irremplaçable voix d'Olivier, visiblement très ému, fait toujours le même effet. Après un passage ska inédit sur « Arrête d'aboyer », quelques morceaux de l'album « Eletrochoc (« Que Pasa », « Pour le meilleur et pour le pire », « Je crache mes Poumons »), des morceaux anciens comme « Aucune Importance » qui permettent à certains musiciens passés par le groupe de venir taper le petit solo ou la batterie, ou encore « L'essayer c'est l'adopter », la première partie du set s'achève sur un « Jouer avec le feu » du tonnerre de Dieu, repris en chœur par une foule conquise.
Puis vont s'enchaîner pas moins de 4 rappels, avec d'autres classiques comme « La Saga des Sheriff », « N'insiste pas », « Pas de doute » etc, soit en tout environ 35 morceaux et 2 heures de concert !

On finit sur les rotules, satisfaits de les avoir vus en forme, sincères, chez eux, avec un public nombreux, bigarré et totalement acquis à leur cause, bref une excellente soirée même pas gâchée par le fait qu'on doive rentrer en bagnole.



samedi 26 mai 2012

Interview Cross Division + I Kill Giants

Interviews réalisées à Nice le soir du concert dont la chronique est dispo dans la rubrique "concerts".
Il était un peu tard, on avait tous un peu bu, c'étaient les premières interviews que je faisais depuis loooooooongtemps, donc j'étais pas super calé sur les questions.
D'habitude je n'interrogeais que des groupes qui chantent en français, il s'agit donc des premières réponses de gens qui chantent en anglais, mais finalement on se rend compte que ça ne change pas beaucoup les réponses et les réflexions.
Je pense avoir un peu fait le tour du sujet, je dois modifier mes questions pour essayer de creuser un peu plus l'étude, notamment au niveau de la représentation culturelle que se font les punks rockers de leur milieu.
Enfin, pour ça, on verra plus tard, en attendant : ENJOY !


Pourquoi vous chantez en anglais ?
On a 10 morceaux, y en a un en français. Je me suis jamais posé la question… l’argument massif c’est la musicalité de la langue.
Tu trouves pas que c’est plus un prétexte qu’un argument ?
Je crois que des fois, en prenant la langue anglaise, c’est une sorte de masque en fait. Dans une chanson en français tu diras «  Va te faire enculer », et ben « Fuck you » c’est plus acceptable que « Va te faire enculer ».
Alors quel avantage tu as à écrire en anglais ?
Y a plusieurs trucs. Tous les groupes qui m’ont influencé sont des groupes américains, à 90%. J’aurais écouté les bérus – j’aime bien les bérus, mais bon, c’est pas ce que j’écoute – ou Guerilla Poubelle j’aurais peut être chanté en français. Aujourd’hui y a beaucoup de groupes qui arrivent, la relève, qui ont grandi avec Guerilla Poubelle et qui chantent en français. Moi mes groupes préférés c’est Black Flag, des groupes américains qui chantent en anglais.
Après y a une autre dimension en tant qu’écrivain de musique c’est… (silence)… c’est une sorte de masque en fait, tu te dis « ouais je chante en anglais c’est pas moi »…
Oui, en plus je ne sais pas à quel point tu maîtrises l’anglais mais pour écrire des textes il faut quand même avoir un certain niveau.
J’ai fait une licence d’anglais quand même. Après il y a aussi des groupes qui chantent en français et je suis hyper fan, comme 12XU (prononcer One Two X You, ndr) et c’est magnifique.
Est-ce que tu penses que vous gagneriez pas à chanter en français dans le sens où on voit comme ce soir qu’il y a quand même des gens qui vous suivent et peut être que si vous chantiez en français, ça suivrait encore plus ?
Non en français, si les paroles sont mauvaises t’y comprends rien… les gens si ils veulent comprendre ils lisent les paroles, pis nous les paroles, enfin, … après peut être le message il passerait mieux, mais bon le rock’n roll le message c’est quoi ? On est tous là parce qu’on est un peu en marge, plus ou moins, mais les gens qui vont au concert de punk rock ils s’en foutent des paroles, c’est dommage. Enfin moi je pense que le punk rock c’est politique mais tu as groupes qui vont pas écrire des paroles politiques mais dans ce qu’ils font ils sont politiques et à l’inverse des groupes qui vont être super politisés dans les paroles et c’est des gros blaireaux quand tu les rencontre. Après moi je sais où je me place, c’est forcément politique.
Ben justement ! Quand tu expliques tes paroles entre les morceaux on comprend que tu écris sur Estrosi (maire de Nice, ndr), t’écris sur Alliot-Marie alors pourquoi pas le faire en français ?
Pas faux. J’ai fait un morceau, j’ai essayé, c’est pas mal. L’ambition quoi il me faut l’ambition.
Quelle importance vous attachez aux paroles ?
(Silence). Le punk rock, d’un point de vue mondial, est un microcosme. Ceux qui chantent en anglais moi je vais comprendre donc je vais kiffer. Un groupe allemand qui chante en allemand, je vais rien comprendre, ce sera peut être bien mais je vais faire « Hum hum… ». Y a une mondialisation de la langue, une mondialisation du punk rock donc voila on chante en anglais, avant j’avais un autre groupe où on chantait en anglais, on a joué en Allemagne les mecs ils ont aimé les paroles ce qui n’aurait pas été le cas si on avait chanté en français, ils ne les auraient pas comprises.
Est-ce que ça pose pas un problème d’hégémonie de l’anglais sur le punk rock ? Est-ce que ça veut dire que le punk ne peut être QUE américain ?
Je pense pas.
Est-ce qu’on peut pas imaginer un punk/hardcore « à la française » ?
Y a des supers groupes comme La Fraction, t’as des groupes sud-américains commes Los Cudos c’est mortel, ou même les Sales Majestés… Bon ça reste minoritaire, mais après ça va plus loin, tu prends les nations unies ou les jeux olympiques tout le monde parle anglais.
Pour rester sur la scène punk/hc, moi quand je vais voir un groupe Italien, j’aime bien qu’il chante en italien, idem pour un groupe allemand, et si vraiment ça m’intéresse j’irai faire l’effort de comprendre les paroles quitte à traduire ou à leur demander directement…
Non, je suis pas d’accord… je sais pas, moi ça me dérange pas.
Et qu’est ce que tu penses des groupes qui chantent en mauvais anglais ?
Là faut arrêter, c’est atroce !









I KILL GIANTS
Pourquoi vous chantez en anglais ?
A la base, mon premier groupe, je chantais en français, et ça marchais pas du tout parce qu’à la base j’écrivais les textes à part de la musique, et après on collait les morceaux, on essayait d’adapter la musique au texte et du coup c’était foireux et quand j’ai monté mon deuxième groupe j’ai voulu changer totalement mon chant donc j’ai écris en anglais pour changer totalement mes lignes de chant et repartir sur autre chose. Donc c’est pas vraiment un choix au niveau de la langue c’est un choix personnel pour faire une cassure. Après chanter en anglais c’est aussi parce qu’on écoute surtout des groupes qui viennent d’Amérique du nord et suivant les inspirations tu te dis toujours que ça passe mieux en anglais.

Pourquoi c’était foireux de chanter en français ?
C’était foireux juste par rapport à la manière dont on le faisait. Et du coup quand t’écris les textes sans musique, parce que moi je suis pas musicien je suis devenu chanteur parce que je sais rien faire d’autre. J’avais 15 ans, donc j’écrivais le couplet 4 lignes le refrain 4 lignes et du coup c’était vachement linéaire. C’était pas le français qui n’allait pas c’était la manière dont on abordait les choses. Chanter en anglais c’est venu après, dans le premier groupe on était vachement influencé par le punk rock francophone, toute la vague qui est venue avec Guerilla Poubelle, et au bout d’un moment on a découvert le punk hardcore, le hardcore mélo avec des groupes comme Rise Against, Strike Anywhere… et c’est pour ça, je pense que tu t’identifies toujours même si t’as envie de faire un truc différent. C’est ça qui a fait que je suis repassé à l’anglais, mais je suis pas fermé au français non plus puisque là je viens de remonter un autre groupe de hardcore old school où justement on revient au français.

Donc sur une autre façon de composer ?
Ben, voila, maintenant ce que j’ai compris, enfin ce que je trouve bien, c’est de faire la musique d’abord et d’adapter le chant, de vraiment trouver les lignes qui vont sur la musique et du coup après que ce soit en français ou en anglais ça change rien.

Ah, parce que tout le monde dit « l’anglais c’est beaucoup plus facile »
L’anglais c’est plus quand t’assumes pas vraiment ce que dis parce que tu peux dire un peu n’importe quoi, la moitié des gens comprennent pas ce que tu dis, en plus suivant la façon dont tu chantes, PERSONNE comprend ce que tu dis, et du coup tu vas écouter les trois quarts des chansons en anglais, tu traduis en français : c’est de la merde ! Mais ça passe. Si tu le dis en français, tu vas dire mais… qu’est ce qu’il veut lui ?!? Dégage quoi ! Après écrire en français ça demande un plus gros effort.

Et du coup tu y passes du temps à l’écriture ?
Ouais. Donc on compose la musique en répète, moi je donne mon avis, y a des riffs qui viennent etc, et à la base y a toujours un « yaourt », où je compose la ligne, la mélodie, …

Pourtant ta façon de chanter n’est pas très mélodique, plutôt rythmique…
Ben ça dépend ! T’as toujours une ligne, quand elle convient je la garde, et en chantant n’importe quoi y a toujours des paroles qui me viennent, en général ça m’inspire un truc, et je pars sur ça et c’est comme ça que j’écris mes paroles en fait.
Et en français ça marche aussi ?
En français ça fait pareil ouais.

Et en anglais pour I KILL GIANTS tu y passais de temps ? ça te demandait beaucoup de travail ? Tu cherchais des trucs à dire spécifiquement ?
Ça dépend. En fait moi j’ai jamais été fan de tout ce qui est chanson d’amour ou trucs personnels, et j’ai toujours fait des paroles… bon, qui venait de moi, j’assumais ce que je disais, mais ça touchait jamais directement euh… (rires). Et dans I Kill Giants c’est la première fois où je me laissais aller je disais vraiment ce que je voulais, c’était vraiment exutoire, même si c’était pas intéressant.
Mais pourquoi en anglais alors ?
Pff, je me suis pas vraiment posé la question.
Qu’est ce que tu penses des groupes qui chantent en mauvais anglais ?
C’est dommage pour eux, c’est un peu con quoi…



lundi 21 mai 2012

"Ser" ou "Estar" ?


Il n’existe en français qu’un seul verbe « être », mais dans d’autres langues comme l’espagnol ou le portugais, il y a une différence entre « estar » (qui signifie « être » pendant une période non définitive, comme dans « estou na praia », qui veut dire « je suis à la plage », et clairement on ne sera pas toute notre vie à la plage) et « ser » (« être » pour toujours comme dans « sou  francês », qui veut dire « je suis français » et qui là est définitif).
Cette différence, souvent difficile à comprendre pour nous (on traduira 95% du temps « estar » ou « ser » par le seul verbe être, mais dans les langues d’origine on ne peut absolument pas remplacer l’un par l’autre à volonté) est pourtant parfois très utile.
Quand on dit « estou punk », ça peut vouloir dire qu’on est habillé en punk, mais que ce n’est qu’un passage et que ce mouvement culturel ne nous intéresse pas plus que ça.
Par contre si je dis « sou punk », alors cela veut dire que même si je ne suis pas looké rangers-cuir-patchs-tatouages, le punk est mon mode de vie et que je suis impliqué dans ce mouvement.
En français ces 2 personnes diront « je suis punk », et cela donnera lieu à l’interminable débat « c’est quoi être punk » ou encore « toi tu dis que t’es punk mais tu es trop comme ceci et pas assez comme cela »…
Alors, choisis ton camp ! Est-ce que « você està punk » ou « você é punk » ?

dimanche 20 mai 2012

Exo FLE : Tu ou Vous ?

Une nouvelle rubrique pour le blog : des exercices à faire en cours de Français Langue Etrangère.

Pour le premier, un cours que je fais très souvent : comment choisir entre le tutoiement et le vouvoiement, sachant que de nombreuses langues ne font pas la différence, et que quand elle existe elle ne s'applique pas forcément de la même manière qu'en français (par exemple en Espagne on tutoie les inconnus).
Donc, après une longue introduction orale, un tout petit exo très court :


TU OU VOUS ?
Le boulanger
Un enfant de 5 ans
Un chat
Mon frère
TU
Un groupe de personnes
Jean-Baptiste
Une amie
L’amie d’une amie
Une jeune femme de 17 ans
VOUS
Un homme de 70 ans
Un inconnu dans la rue
Un inconnu dans un repas de famille
Un collègue de travail
Le supérieur hiérarchique



Voila, il suffit de relier la personne au bon pronom, certains pouvant prêter à confusion et méritant une petite explication, comme "l'amie d'une amie" par exemple.

Un cours intéressant mêlant grammaire et interculturalité ! 

samedi 19 mai 2012

l'actu qu'on oublie

Quelques liens vers des articles à propos de certainess infos totalement oubliées par la télé, parce qu'Hollande est à Washington et Brad Pitt à Cannes, et pourtant...

http://www.maxisciences.com/d%E9forestation/bresil-un-nouveau-code-forestier-menace-la-foret-amazonienne_mrm100644.html

La loi sur l'exploitation de la forêt amazonienne va changer. Alors qu'on croyait le Brésil sur le bon chemin, que même les politiques avaient fini par se rendre compte de l'importance du problème et de légiférer à ce propos, on pensait que la loi allait plutôt empêcher l'aggravation de la situation. Et bien non, c'est le contraire !!

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/05/18/les-autorites-du-quebec-veulent-restreindre-le-droit-de-manifester_1703415_3222.html

On a vaguement entendu de parler de manifs étudiantes au Québec, contre une augmentation de plus de 80% des droits d'inscription en fac. Vu de France, on se dit que c'est quelques chose d'habituel, qu'au Québec les gens sont cools et que la situation va se régler dans la paix. Malheureusement, là aussi, ça empire, avec le vote d'une loi incroyablement liberticide qui vise à limiter le droit de manifester en imposant de fortes amendes aux organisateur notamment.

http://blog.lefigaro.fr/iran/2008/08/liban-lattentat-mortel-de-trip.html

La guerre civile en Syrie risque de s'exporter au Liban... même si un calme relatif est revenu depuis, restons sur nos gardes en espérant que ce merveilleux pays ne se retrouve pas encore sous le coup des armes et des attentats.


 http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/05/19/ligue-des-champions-les-quatre-victoires-du-bayern-munich-en-video_1703475_3242.html

Et enfin, plus léger, ce soir finale de la ligue des champions ! Je parie sur le Bayern, 2-1 ! Retour sur leurs victoires précédentes dont celle, en 1976, contre Saint Etienne... snif snif, allez, va, j'suis pas rancunier !




dimanche 13 mai 2012

interviews des crades marmots

Interviews des Crades Marmots sur la langue française dans le punk, réalisée par téléphone après que j'ai perdu l'originale que j'avais enregistré sur dictaphone... ><
Merci à eux pour leurs réponses, courtes mais efficaces !

1. Chantez-vous en français par choix ou par obligation (parce que vous parlez mal/pas
anglais) ?
→ Si par obligation : chanteriez-vous anglais si vous pouviez ?

Par choix. Parce que c'est notre langue maternelle et c'est plus clair pour faire passer le message. On a eu chanté en anglais mais j'aimais pas. Pour mettre ses tripes dans les textes c'est plus facile en français.

2. Quelles sont pour vous les références du chant en français et pour quelles raisons ?
Quelles sont les adaptations/reprises en français que vous préférez ?

La liste est longue ! Les Cadavres, les Sheriff, La Fraction... on écoute beaucoup de rock français. J'aime pas les groupes qui chantent en anglais. Pour écrire, je m'inspire un peu de tout.

3. Passez-vous beaucoup de temps sur vos paroles ? Cherchez-vous des sonorités ou des
jeux de mots spécifiques ?

Ça dépend. Souvent ça vient d'un trait, et parfois je finis un texte deux ans après l'avoir commencé... en tous cas je recherche tout le temps des sonorités spécifiques, je fais surtout attention aux rimes et à utiliser un français correct.

4. Quelle importance tiennent vos paroles dans le groupe ? Les mettez-vous dans les
albums ? Les expliquez-vous lors des concerts ?

On met un point d'honneur à les mettre sur le CD et sur le site. Et bien sûr qu'on les explique en live, parce qu'en concert on comprend pas toujours ce qu'on dit.

5. Chantez-vous en français dans le but de faire passer clairement un message ou pour le
côté poétique de la langue ? En d'autres termes l'utilisez-vous pour sa fonction
rhétorique/argumentative ou esthétique?

Les 2. La langue française est riche avec tous ces synonymes.

6. Le chant en français vous a-t-il déjà porté préjudice (refus de concert, des gens qui
n'achètent pas l'album ou ne vont pas au concert...) ou au contraire ouvert des portes ?

Bah toi déjà tu nous as fait jouer ! On peut pas dire que ça nous ait fermé des portes. Maintenant ça s'est démocratisé, le chant en français pour un groupe punk ça paraissait bizarre il y a 10 ans.

7. Les gens en général (francophones ou non) sont-ils curieux de ce que vous dites dans
vos chansons ?

Ouais.

8. Avez-vous une opinion sur les groupes francophones qui chantent (mal) en anglais ?
Quelles raisons invoquent-ils quand vous leur demandez « pourquoi » ?

Ils font n'importe quoi. Il faut pas avoir honte de... à moins de vouloir faire une carrière internationale, mais regarde des groupes comme Ska-P (Espagne, ndr) ou Rammstein (Allemagne, ndr), ils chantent dans leur langue et ils ont du succès ! Tu t'adaptes au groupe que tu aimes. Brand New Hate par exemple, j'aime pas du tout parce qu'ils chantent en anglais et ils savent pas parler anglais !

9. Souvent d'ailleurs ils parlent de la mauvaise rythmique de la langue française pour le
rock. Qu'en pensez-vous ?

Il faut qu'ils apprennent la musique et qu'ils apprennent à chanter. On peut faire beaucoup plus de syncopes et de trucs comme ça en français.

10. A votre avis, pourquoi le français s'est largement répandu dans le rap ou le reggae
et beaucoup moins dans le punk/hardcore ?

Ben le rap si t'enlèves les paroles y a plus rien donc faut que le message passe. Pour le reggae je suis pas sûr que ce soit vrai, mais peut être déjà que le niveau technique est plus élevé donc ils arrivent à caler les paroles sur leur musique.

vendredi 11 mai 2012

Traduction : AGAINST ME ! : "Pints of guinness make me strong"




Against me ! : « Pints of Guinness make me strong »

Evelyn sits by the elevator doors.
It's been 37 years since James died on St. Patrick's day in 1964.
She could not hold it against him.
There were times there was nothing she could do
but lie in bed all day besides a picture of them together.
- picture of better days.

And just like James, I'll be drinking Irish tonight.
Before the memory of this last work week will be gone forever.
Evelyn I'm not coming home tonight!
If we're never together…
If I'm never back again…
Well I swear to god that I'll love you forever!
Evelyn, I'm not coming home tonight!

In all the years that went by she said she'd always love him.
And from the day that he died she never loved again.
And in his wallet she kept on her nightstand an AA Card and a lock of red hair.
Kept secrets of pride locked so tight in her heart -
killed part of her before the rest was gone.

She said: "If I would have known just how things would have ended up
I just would have let myself die."

And just like James, I'll be drinking Irish tonight.
With the memory of this last work week will be gone forever.
Evelyn I'm not coming home tonight!
If we're never together…
If I'm never back again…
Well I swear to god that I'll love you forever!
Evelyn, I'm not coming home tonight!



Against me ! : « Les pintes de Guinness me rendent fort »

Evelyn est assise à côté de l'ascenseur
Ca fait 37 ans que James est mort
Le jour de la St Patrick 1964
Elle ne pouvait pas lui en vouloir
Y avait des fois, elle ne pouvait rien faire d'autre
Que de rester au lit toute la journée
Avec une photo d'eux ensemble
Une photo de jours meilleurs...

Et tout comme James, je boirai irlandais ce soir
Avant que le souvenir de sa dernière semaine de boulot ne s'efface à jamais
Evelyn, je ne rentrerai pas ce soir !
Si on n'est plus jamais,
Si je ne reviens jamais
Je jure devant dieu que je t'aimerai toujours
Evelyn, je ne rentrerai pas ce soir...

Et les années qui ont suivi elle disait qu'elle l'aimerait toujours
Et du jour où il est mort elle n'a plus jamais aimé
dans son portefeuille qu'elle gardait la nuit, une carte des AA* et une mèche de cheveux roux
Elle gardait des secrets de fierté enfermés si fort dans son cœur
ça détruisait une part d'elle-même avant que le reste ne s'en aille...

Elle disait : « Si j'avais su comment tout ça allait finir,
Je me serais laissée mourir. »

Et tout comme James, je boirai irlandais ce soir
Avant que le souvenir de sa dernière semaine de boulot ne s'efface à jamais
Evelyn, je ne rentrerai pas ce soir !
Si on n'est plus jamais,
Si je ne reviens jamais
Je jure devant dieu que je t'aimerai toujours
Evelyn, je ne rentrerai pas ce soir...

*Alcooliques Anonymes

jeudi 26 avril 2012

lundi 23 avril 2012

ANTI FN

Aujourd'hui plus que jamais, il est bon de rappeler que nous...


Et aussi que...



Mais également ceci :



Et enfin que toute la petite famille ne mérite que...



Aaaaaaaaahhh, ça fait du bien !



vendredi 20 avril 2012

Interview HEYOKA sur le français dans le punk/hardcore


Interview réalisée lors d'un concert d'HEYOKA à l'Assommoir à Saint Etienne en 2011... Il faisait froid... merci à eux ! Interview très intéressante, car cette fois le groupe ne me répond pas par écrit mais directement par oral.


Est-ce que vous chantez en français par choix ou par obligation. Autrement dit est-ce
que vous chanteriez en anglais si vous le pouviez ?

Ah non non non absolument pas. Moi je considère que le principe de la personne qui écrit des textes c'est que les gens qui sont en face comprennent. Il y a eu toute une époque où on disait, et c'est encore quelque chose de partagé, « dans le milieu rock l'anglais ça sonne mieux. » C'est vrai que c'est vachement plus facile d'écrire en anglais grâce aux consonances. Mais il y a des supers groupes qui chantent en allemand, en lituanien, en espagnol... tu prends Kortatu pour le pays basque, Slime en Allemagne ou Die Toten Hosen... la définition du texte c'est de passer un message pour que les gens comprennent donc on n'a strictement aucun intérêt à écrire en anglais.

2. Est-ce que le fait de chanter en français vous a posé des barrières pour tourner en
France ou à l'étranger ?

Aucune. Je dirai même au contraire. Vinvin (le guitariste d'Heyoka, ndr) a joué dans un groupe après Heyoka qui s'appelait Nutcase, et eux ils avaient des paroles en anglais. Et en fait, comme t'as pas de milieu punk rock en France : t'as un milieu anarko-punk, et après t'as un milieu... rock. Et si tu veux tourner dans le milieu anarko-punk c'est à dire dans les endroits où nous on joue, pour les gens, il faut absolument chanter en français. Si tu chantes en anglais... c'est pas que t'as pas de crédibilité parce que tu peux en avoir une par la démarche mais les gens en face comprennent pas ce que tu veux dire donc à partir de là t'es un peu mis sur la touche quoi. Même si t'as des paroles qui valent le coup mais bon, j'estime que les anglais écrivent en anglais, et nous en France on est capables de faire des supers textes, y a aucun souci par rapport à ça. Pour finir avec ta question, en Allemagne les punks ont beaucoup de respect pour les groupes français qui chantent en français. C'est quelque chose que eux ils trouvent trop classe !

3. Est-ce que les gens s'intéressent à vos paroles ou est-ce qu'ils y sont indifférents ?
Les gens sont réceptifs, pour la simple et bonne raison que si tu as des idéaux politiques, que tu sois allemand ou italien ou suédois, si tu considères que les groupes dans ton pays doivent chanter dans leur langue maternelle pour que les gens puissent comprendre, il faut que les gens aient du respect pour les gens qui chantent dans leur langue maternelle.

4 Mais par exemple, quand vous tournez à l'étranger, est-ce que les gens vous demandent ce
que vous dites dans vos paroles ?

Alors non seulement les gens s'intéressent, mais... bon, nous si tu veux on a quelques textes en allemand comme « Un-Heil » parce que Peter (batterie, ndr) est d'origine allemande, et je sais par exemple que « Un-Heil » il y a des profs qui l'ont fait traduire à leurs élèves pour leur expliquer le fascisme ou ce qui se passait en Allemagne de l'Est à l'époque, et il faut que les gens fassent la démarche quoi. Nous ce qu'on propose, on livre les choses telles quelles en fait, après les gens l'acceptent ou l'acceptent pas, il faut faire des efforts. Nous quand on était plus jeunes, bon maintenant on a la quarantaine mais bon, quand tu voulais être punk, il fallait que ce soit toi qui aille vers les groupes parce que t'avais pas internet, t'avais pas des tas de choses donc tu leur écrivais, et t'avais une démarche volontaire parce que tu t'intéressais à eux.

5. Donc en général les gens s'intéressent à ce que vous dites, que ce soit en France ou à
l'étranger ?

Complètement. Les gens cherchent à comprendre.

6. Pour Heyoka en particulier, pour le slogan « El pueblo unido nunca sera vencido »,
vous avez eu envie de le traduire ?

Parce que c'est un chant qui représente beaucoup de choses. C'est un chant qui a été écrit au Chili en 73 au moment du coup d 'état de Pinochet. Et ça représente... il y a un bouquin qui s'appelle « La Stratégie du Chef », qui décrit le Chili comme la première expérience ultra-libérale du nouveau capitalisme. C'est à dire l'accaparement par un certain de nombre de gens des fonctions politiques et économiques, et ce qui s'est passé au Chili c'est exactement ça. Donc en fait c'est un morceau très actuel parce que tout ce qui a été fait au Chili a été pratiqué après par les classes dirigeantes politiques sur tous les autres pays en Europe, en Amérique du Sud.

7 Qu'est-ce que vous pensez des groupes qui chantent en anglais et qui ne sont pas
anglophones ?
Est-ce que tu as une opinion là dessus ?

Non, simplement tu peux avoir des paroles très intéressantes en anglais quand tu es français d'origine, c'est pas un souci. C'est pas très intéressant : pourquoi les faire en anglais alors que tu peux les faire dans ta langue maternelle ? C'est ridicule.

8 Parce que souvent les groupes disent : au niveau des sons, du rythme....
C'est ce que je disais tout à l'heure : c'est vachement plus facile. Musicalement, ils ont un privilège de par la langue au niveau de l'écriture des textes. L'anglais est plus rock'n roll. Mais si tu te donnes la peine d'écrire en français...

9. Donc pour toi c'est un argument défendable d'écrire en anglais parce que ça sonne
mieux sur la musique ?

Défendable, si tu vas jouer à l'étranger.

10. Dans vos textes, quand tu écris, est-ce que tu recherches plus le message ou la sonorité
des mots ? Est-ce que la musique vient d'abord et les textes après ?
Nous on fait la musique d'abord. On fait la musique avec un chant en yaourt et à partir de là on cale le chant dessus. Donc ça implique effectivement des contraintes de syllabes, de sonorités...

11 Donc quand tu écris tu prends en compte la sonorité et la rythmique ?
Effectivement j'en tiens compte mais le truc c'est que avant tout c'est le message que tu fais passer. Moi j'ai une idée sur le texte, à partir de là je me débrouille avec les sonorités, avec le nombre de syllabe, mais avant tout c'est le message. Mais tu mets n'importe quel texte sur n'importe quel morceau, suivant si il est un peu plus mélancolique ou.... on peut pas écrire « La Mort à Deux » sur « La Bourse ou la Vie » tu vois (deux morceaux d'heyoka, le premier est triste et très rapide l'autre est plus entraînant et mid-tempo, ndr).

12. Est-ce que tu as des mots ou des thèmes que tu reprends, même inconsciemment,
souvent dans tes paroles ?

Alors ça par contre c'est un peu compliqué, je me force parce que... pour ma part, le problème fondamental de tout ce qui se passe, des problèmes dans la vie des gens... si tu en veux en gros pour résumer il y a un système capitaliste, une économie qui s'est développée d'une manière complètement incontrôlable. Maintenant la vie des gens est assujettie simplement à l'économie, au fric. Ça existait pas au XVIIIe siècle, ça n' a jamais existé dans aucune histoire des sociétés avant, maintenant, c'est vraiment le thème principal. Et le truc par rapport à ça c'est qu'on peut faire des textes très théoriques, et bon au bout d'un moment c'est peut être pas ce que les gens ils veulent entendre quand ils viennent. Donc il y a plein d'autres thèmes périphériques qui tournent autour de ça, et dans lesquels les gens se retrouvent peut être un peu plus facilement.

13. Est-ce que t'as des références, en groupes ou en chansons, pour l'écriture punk en
français ?

Ouais, des personnes. Par exemple Véroles des Cadavres. Prends « 7h23 » par exemple qui est un morceau fantastique, existentiel, enfin bon. Evidemment les Bérus quoi. Voilà quoi. Je pense que François et les Bérus ça a été les textes les plus concis qui frappaient le plus l'esprit des gens, c'est vraiment quelque chose de terrible. Je pense que les Bérus ont été une chance. Il y en a eu d'autres comme Brel que j'adore ou Haine Brigade, je pense que dans 50 ans les gens les écouteront encore. T'as 12 titres qui sont des tubes ! A ce niveau là en France on a quand même été bien dotés. Alors par contre maintenant, on en discutaient avec les Tagada Jones qui eux maintenant tournent un peu partout, ils nous disaient qu'en Russie ou en Corée du Sud, les gens trouvaient des radios rocks. C'est à dire que nous par exemple ce qu'on fait, ça pourrait être diffusé sur des radios nationales. Ils ont une espèce de culture de la musique que nous on n'a pas ici de manière populaire, ça reste un truc très sectaire. Ça c'est dommage. Je pense qu'on est un des rares pays au monde à avoir ce problème là.

14. Ah non, on n'est pas un pays rock !
C'est clair !

15. Je pense qu'on est dans une culture où on est vachement dans la chanson à textes, tu
parlais de Brel tout à l'heure...

Et à l'étranger on est réputés pour ça ! C'est à dire que quand des américains traduisent du Brassens ou du Brel, ils sont épatés ! Parce que quand tu traduis leurs paroles à eux en français...

16. Comme Franck Sinatra par exemple...
Bah c'est...ouais....

17. Et pourquoi dans le punk ça a pas pris ? C'est ça mon interrogation.
Non non, à partir du moment où tu as eu les Bérus, t'as eu tout ce qu'il fallait. Si les gens étaient pas capables de comprendre que ça c'était de la bombe...

18. Bon si t'as une chanson à me donner des Bérus, pour les textes, ce serait laquelle ?
Mineurs en danger.