On passera sur l’annulation de
dernière minute de mon groupe Volstead Akt. Aujourd’hui encore, je m’en mords
les couilles.
Niveau public, 500 personnes, la
petite salle du Fil est bondée. Je pense que niveau comm’ l’organisation n’a
peut être pas donné tout ce qu’elle pouvait, une affiche comme ça y avait de
quoi rameuter toute la région et remplir la grande salle de 1200 personnes.
Bref, au moins on est tout proche des groupes et on peut regarder le tout
accoudé au comptoir donc c’est d’autant mieux pour ceux qui sont venus !
La soirée commence donc avec The
Spark, le groupe local qui donne dans le punk/post hardcore/hard rock. Le son
est absolument parfait, la batterie carrée envoie la sauce sur un mur de son
ininterrompu. Du coup ça manque peut être un peu de nuances, on ne saurait le
lendemain ressortir un morceau en particulier ou fredonner un refrain.
Prestation convaincante du groupe stéphanois,
à revoir dans quelques temps quand ils auront plus de compos.
Un long changement de plateau et
la Guantanamo School of Medicine débarque sur scène, le bassiste a presque
l’âge de mon père et l’un des guitaristes pourrait avoir l’âge de mon petit
frère ! Mélange des générations donc pour une petite intro avant l’entrée
en scène fracassante du maître Biafra qui va nous livrer 2 heures d’une
prestation de haute volée. Entre théâtre, discours politiques et punk/hardcore,
on voit le gars qui maîtrise son sujet et son domaine. Derrière, les 4 zicos
assurent évidemment une section rythmique et mélodique sans fausse note et là
aussi avec un son vraiment nickel chrome, clair mais rageur, puissant mais pas
trop fort.
Collé à la scène, le public est
conquis, le pogo est brutal. La proximité avec le groupe ajoute à l’ambiance,
et la proximité avec le bar fait que personne ne quitte la salle. Entre les
morceaux, Jello Biafra s’exprime longuement et on sent vraiment qu’il fait
l’effort de parler lentement, distinctement, clairement, pour expliquer de quoi
va parler la chanson à venir. Beaucoup sont sur le système bancaire et
l’austérité économique, mais on aborde également les prisons privées aux Etats
Unis, la mainmise des puissances occidentales sur les pays émergeants
(« White People and the Damage Done »), le mouvement Occupy
(« Shock - U – Py »),
l’exploitation du gaz de schiste, pour lequel Biafra enfile un T-shirt en
français dénonçant les ravages cette pratique. Toujours pas de chanson d’amour
donc de la part du californien, et c’est ça qu’est bon !!! Pendant les
chansons il nous ravit toujours de ces performances d’acteur pour mimer les
textes, et n’hésite pas à slammer à plusieurs reprises.
Bien sûr, même s’il est toujours
en colère contre les membres des Dead Kennedys (« N’agissez pas comme
Obama, comme Hollande ou comme les gars de mon ancien groupe »…), 4
morceaux mythiques des Dead K seront interprétés et repris en chœur par la
foule en délire : « Californie Ubber Alles », « Nazi Punks
Fuck Off », « Chemical Warfare » et « Holiday in
Cambodia ». Et oui, parce que malgré tout, et même si la GSM assure grave,
c’est aussi ces titres là qu’on veut entendre, nous les p’tits jeunes !!
Et les vieux skins aussi d’ailleurs.
A la sortie du show, tout le
monde est unanime, ça valait le coup ! ça fait du bien de voir une prog
punk dans une Salle de Musique Actuelle, on en redemande ! Evidemment ça
n’a pas le même charme que dans les rades ou les sqatts, mais voir de si bons
groupes avec un si bon son de temps en temps ça fait du bien aussi.
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