11 - 1999 Zabriskie
Point : « Paul »
A la fin des années
90, si on t'avait dit que le chanteur de ton groupe préféré
gagnerait une palme d'or à Cannes et deviendrait un
écrivain/chroniqueur reconnu nationalement, t'y aurais sûrement pas
cru. Remarque, quelque part, tu trouves ça presque logique quand tu
réécoutes les disques de ce groupe là. Tu te dis que leurs paroles
sont quand même sacrément chiadées, même qu'au début tu
comprenais pas tout (« Insomniaque », « J.N.V.P.L.S. »)
ou d'autres que tu trouvais un peu simplettes et marrantes à la
première écoute pis qu'en te penchant d'un peu plus près sur le
fond tu t'es rendu compte que c'était franc pas d'la merde (« Alain
le Chat », « M. le Contrôleur »). Une ou deux, tu
t'es dit « putain celle là elle déchire » (« What
is my Punk ? »). Et puis bon, faut dire que le sieur
Bégaudeau était quand même pas mal entouré avec des zicos
capables d'assurer des mélodies sacrément bien branlées, des soli
de guitare digne d'un bon vieux hard rock et des rythmiques soutenues
pour faire pogoter les jeunes. Quand tu les avais découvert, t'avais
trouvé ça un peu bizarre avec ce chant nasillard, parfois dissonant
et arythmique mais en fait en plein dans le mille. Cette musique de
ricains avec ces paroles poétiques en Français, t'avais pas mangé
ça dans les portugaises depuis OTH. Quand ils ont sorti ce « Paul »
avec cette pochette blanche tout à la fin du millénaire, cette fois
c'était clair : les Zab avaient sorti leur meilleur album et
resteraient à jamais comme l'un des meilleurs groupes qu'on ait vus,
à Nantes ou ailleurs.
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