FESTIVAL PUNK DE SAIL SOUS COUZAN (42), 11 mai 2013
Hainemis
d’Etat – Kalashnikov – Reazione – Brassen’s Not Dead
Arrivés tôt dans l’après-midi pour tâter l’ambiance sous un
ciel typiquement foréziens, avec des éclaircies qui alternent avec les averses,
on sort direct la table les chaises et les packs pour se fondre dans le décor.
Comme toujours à Sail, bonne ambiance, beaucoup de gens qui se connaissent et
se retrouvent, des apéros costauds qui se mettent en place un peu partout sur
le camping. L’après-midi est aussi animée par des spectacles de rue, des stands
maquillage et bricolage pour les gosses, des concerts de groupes locaux et un
spectacle de feu dès la nuit tombée. Perso on restera surtout au camion à jouer
à la pétanque, à la belote et au cap’s, bref on est en mode camping plus que
festival ! Faut dire que la nuit a été courte hier à Bessenay. On constate
en tous cas que le festival est un grand succès, il y a beaucoup de monde et
c’est tant mieux, et mérité.
Mais nous sommes quand même dans la salle des fêtes de Sail
dès les premières notes des régionaux de l’étape, à savoir Hainemis d’Etat,
anarko punk de Sail sous Couzan qui sévit depuis de très nombreuses années. Le
son souffre de l’absence de bassiste, dommage car les compos sont bien foutues
et le fait d’avoir 2 chanteurs ajoute encore plus d’énergie à la hargne des
morceaux. Les paroles en français ont l’air bien écrites (de ce que je parviens
à comprendre) et parlent grosso modo des violences policières, des violences
faites aux femmes, et d’antifascisme. Bien sûr l’accueil réservé au groupe est
assez chaleureux, ils jouent à domicile et sont très à l’aise sur la grande scène
de la salle communale. Salle déjà fort bien remplie et qui n’attend pas les
gros noms pour lancer le pogo, ça c’est cool ! A la fin de leur set, 2
camarades lyonnais viennent plaider la cause antifa et racontent les 25
arrestations de militants la veille, qui contremanifestaient face à une
commémoration faf qui a vu les fachos faire leurs saloperies sur la voie
publique en toute impunité. A Lyon comme partout, on sait de quel côté se
trouve la police… mais à Lyon, les fafs sont vraiment nombreux, organisés et
actifs. Ça craint. On fait donc passer une caisse de solidarité en soutien aux
inculpés en vue des procès voire des incarcérations.
Les italiens de Kalshnikov montent sur les planches en
deuxième. Présentés comme du « Romantic Punk » sur l’affiche, je ne
sais pas trop à quoi m’attendre. Je ne vois pas a priori ce qu’il y a de
romantique dans la musique du groupe, si ce n’est une jolie chanteuse (mais qui
braille fort !) et un synthétiseur, instrument avec lequel j’ai toujours
beaucoup de mal. Peut être que les paroles parlent d’amour, mais j’en doute. Je
ne reste que pour 2 ou 3 morceaux et retourne prendre l’air, il commence à
faire très chaud à l’intérieur !
On rentre à temps pour commencer le concert de Reazione,
groupe de Oi italien. Tous les clichés sont là, vous pouvez y aller :
chanteur bodybuildé et tatoué en Fred Perry et Docs bien cirées, on boit des
bières, on cause foot et antifascisme, on balance quelques morceaux de ska au
milieu du set pour permettre à tout le monde de skanker un bon coup, et pour le
côté plus rock’n roll on envoie 3 reprises des Ramones à la suite ! Un
super concert à l’ancienne, un certain nombre de skins du coin ont fait le
déplacement rien que pour eux, ça se voit ! Groupe parfait pour faire
monter l’ambiance déjà très punk qui régnait, je dirais qu’il y a environ 400
arrachés présents, filles et mecs de tout âge ! Il me semble que Reazione
a plusieurs morceaux avec un saxo sur ses enregistrements, on n’y aura pas
droit pour le live ce soir. Le gig est donc très street punk avec les bons
vieux « oi oi oi » pour ponctuer les refrains, ça fait forcément
beaucoup penser à Los Fastidios. La recette est connue mais terriblement
efficace, le public suit et est chauffé à blanc pour Brassen’s Not Dead.
Les amis du vieux George concluent donc la soirée et même le
week end, par un set d’une heure et demie toujours composé de
reprises/adaptations de Brassens avec un agitateur public pour agrémenter le
jeu de scène. Les gens adorent, moi beaucoup moins, je trouve que leurs
reprises sont bien faites mais… on comprend pas grand-chose quoi. Pour les
tubes comme « Gare au Gorille », « La Complainte des Filles de
joie » ou « Mourir pour des Idées », oui là on peut suivre et
chanter avec eux parce qu’on (re)connaît les morceaux, sinon le chant va trop
vite et est trop monotone pour faire une bonne chanson punk, à mon goût. Mais
le groupe marche très fort comme on le sait, donc j’en déduis qu’il y a pas mal
de gros fans de Brassens dans la scène punk française. En voyant l’énorme pogo
et tous les gens chanter les paroles en chœur, je me disais que les groupes
italiens devaient halluciner devant le concept et la réussite des Brassen’s not
Dead !
La soirée se finit tard sur le terrain de camping et autour de la salle comme il se doit, de
mon point de vue le festival de Sail sous Couzan qui doit en être à sa
vingtième ( !!!) édition cette année est encore une fois une belle
réussite !