Je ne voulais surtout pas rater
ça : supporter la cause antifa à Lyon est une vraie nécessité tant les
fafs par ici ont pignon sur rue et organisent manifs et évènements en toute
impunité. En mémoire de Clément Méric et en soutien à 25 personnes inculpés
suite à une contre-manif justement (où AUCUN nazillon n’a été arrêté par la
police, cherchez l’erreur), les antifas lyonnais ont monté un festival sur 2
jours à l’affiche très alléchante. Je ne suis pas venu la veille voir Heyoka et
The Offenders, mais je tenais absolument à être là pour Stage Bottles ce soir !
A cause d’un bouchon sur l’autoroute
on arrive trop tard pour le groupe de rap « Sang Mêlé » de Limoges
qui ouvrait le bal dès 19h.
On attaque donc direct par « Los
Tres Puntos », les 8 de Rambouillet nous envoient leur ska rythmé avec une
maîtrise impressionnante, malgré quelques changements de line-up (nouvelles
personnes aux cuivres, et il est où le percussionniste ?). Pour l’instant, la salle est loin d’être
pleine, moi qui craignais de ne pas pouvoir rentrer… on se dit que sans la
présence de nombreuses personnes venues de loin (notamment un fort contingent
parisien apparemment), le CCO qui n’est pourtant pas une grosse salle,
paraîtrait bien vide… par contre y a
beaucoup de filles et ça c’est cool, souvent ça sent un peu le milieu sur-testostéroné
et ce soir ce n’est pas le cas. Bref, ça nous laisse au moins la place d’esquisser
quelques pas de danse sur les nombreux tubes du groupe : « Aficionados »,
« La Chaleur de vos Voix » sans oublier l’inévitable reprise de « Les
Sentiers de la Gloire » de LV88. Dans
une ambiance familiale puisqu’apparemment tout le monde connaît tout le monde,
les chanteurs n’hésitent pas à nous raconter quelques anecdotes de la lutte
antiraciste dans la région au milieu de leur concert, et incluent également
quelques tout nouveaux titres dans leur set-list, dont un instrumental, qui
fonctionnent plutôt bien.
Une fois leur prestation, bonne
mais courte, terminée, on se dirige vers les nombreux stands faire le plein d’autocollants
et de fanzines, en attendant l’entrée en scène des Brixton Cats.
Le groupe de Paris donne là son
dernier concert ! Malheureusement les 3 premiers morceaux sont gâchés par
un son brouillon, en façade comme sur scène, le batteur s’arrête même carrément
de jouer à un moment pour régler ce problème. Le son de basse restera quand
même très fort et médiocre durant tout leur show. Bon, ça ne les empêche pas d’envoyer
leur punk rock très engagé avec détermination et émotion, les gens reprennent
avec eux les refrains de « Franc tireur Partisan », « Pour les
Braves », « Palestine » ou « Enfants du Système »,
sans oublier la reprise de Brigada Flores Magon « Banlieue Rouge », une chanson dont j’ai toujours eu du mal avec
le refrain (défendre sa banlieue au prix de sa vie ? Sérieux ?).
A mesure que le concert avance la
salle se remplit progressivement de tout un tas de gens colorés, décorés,
jeunes ou plus vieux, dans la joie et la bonne humeur. Les Brixton Cats
terminent leur concert avec un public bien chauffé, mais franchement si c’est
vraiment leur dernier je pense qu’ils auraient mérité mieux, c’est dommage, j’espère
qu’eux ne sont pas déçus !
Les changements de plateaux sont
efficaces et évidemment agrémentés de quelques interventions par les
organisateurs ou des invités pour parler d’antifascisme et expliquer un peu la
situation dans la région et dans le pays. Les allemands de Stage Bottles attaquent leur
concert à 22h30. Tout de suite, on level up, putain ces allemands ils sont
forts : ça sonne, ça joue, c’est carré, ça envoie du steack !! Ou du
bois, pour les végétariens. Le chanteur/saxophoniste est impressionnant de par
sa carrure et sa présence sur scène, avec quelques soli de saxo bien sentis au
milieu de leurs morceaux street punk. Cette fois la foule est compacte et toute
acquise aux Stage Bottles qui livrent une prestation très efficace ponctuée là
aussi de quelques uns de leurs meilleurs morceaux à reprendre en chœur le poing
levé : « Russia », « Power for Revenge », « Millions
os Stupid People » ou encore « Too Young to Die »,
particulièrement adéquate à cette soirée à la mémoire de Clément Méric.
Régulièrement des gens montent sur scène pour danser, pousser la chansonnette
puis slammer pendant tout le concert (putain j’ai jamais vu autant de meufs
slammer d’ailleurs !) mais évidemment l’apogée du show arrive avec la
reprise de « Solidarity » d’Angelic Upstarts où tous les
représentants des collectifs présents accompagnent le groupe avec des drapeaux
antifa. C’est beau ! Le concert se termine sur l’incontournable « Sometimes
Antisocial, Always Antifascsit » dans une ambiance très chaleureuse de
franche camaraderie !
Fin de la première édition du
Lyon Antifa Fest, il est même pas minuit, en tous cas j’espère qu’il y en aura
d’autres, avec des groupes aussi bons ! Unite and Win !