#05 Dead
Kennedys : « Fresh Fruit for Rotten Vegetables »
1980, à 12 000 km
de Londres, le punk de ce côté là de la planète reste encore à
construire. Jello Biafra, un jeune rebelle de San Fransisco un peu
dérangé, parvient à s'entourer de musiciens suffisamment créatifs
et ouverts d'esprit pour mettre en musique un discours libertaire et
subversif comme il n'en est alors jamais sorti.
Portés par des
compositions alambiquées, parfois mélodiques et parfois noisy, les
textes et la voix de Biafra sont ce qui fera la différence entre cet
album et tous les autres. Aujourd'hui quasiment l'intégralité des
titres qui composent ce disque sont des classiques du hardcore (bien
qu'on ne puisse pas qualifier la musique des Dead K comme du
hardcore à proprement parler, en tous cas sur cet enregistrement).
La chanson phare,
« California Ubber Alles » est un brûlot contre le
gouverneur de l'Etat à l'époque, Jerry Brown. On n'oublie pas non
plus le reste du monde avec un cynique « Holiday in Cambodia »
toujours joué en live en 2014. Les riches en prennent évidemment
pour leur grade avec les toujours aussi ironiques, drôles et
intelligents « Kill the Poor » et « Let's Lynch the
Landlords » qui en plus pour rien gâcher comportent des
refrains accrocheurs et fédérateurs qui vont bien à chanter tous
ensemble !
Avec des morceaux si
novateurs et un leader si charismatique, les Dead Kennedys ne
pouvaient que devenir le groupe mythique qu'ils sont désormais et
posent, avec « Fresh Fruits for Rotten Vegetables » les
jalons d'une scène punk hardcore très engagée politiquement et
inventrice du concept de « DIY » : en effet c'est
par là qu'il faut regarder pour trouver trace des premiers punks à
créer leur label, à s'autoproduire et à s'autogérer.
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