22 - 2001 Ludwig Von
88 : « La Révolution n'est pas un Dîner de Gala »
Ludwig Von 88, le
premier groupe qui se reforme avant d'avoir splitté ! « La
Révolution n'est pas un Dîner de Gala » (titre tiré d'une
citation de Mao Tse Tung), est le dernier album du quatuor parisien.
Ce disque extrêmement varié ne contient pas deux morceaux qui se
ressemblent, pourtant tous ont leur place et apportent quelque chose
à l'ensemble.
On pourrait
commencer par le commencement, avec le titre éponyme calme et
dansant, qui évoque avec humour et détachement la vie dans la Chine
communiste (pas trouvé de rime en -an pour finir la phrase,
dommage).
On pourrait
continuer avec « Prolétaire » qui s'ouvre sur un
citation de Charles Pasqua, pourtant éloigné de l'actualité
politique depuis un certain temps au moment de la sortie du disque,
un titre qui (d'après ce que j'en comprends, tout le monde n'a pas
la même interprétation des paroles de Ludwig!) évoque les
manifestations de la lutte des classes et la répression policière
dont elles font l'objet.
Le morceau suivant,
« Torphin le pourfendeur », complètement perché,
complètement Ludwig, raconte là encore avec un humour noir hilarant
la vie des dieux vikings.
Un peu plus tard
arrive un grand classique du punk français avec « 77 »,
4 accords, nostalgique et en colère sur ce qu'est devenu le punk
rock (« Te laisseras-tu abuser comme un nabot/par les fascistes
et les bourgeois/Toi qui hier répandait le chaos/Au rythme du keupon
destroy »). Vient un peu plus loin « Keutzfeldt Jacob »
(nom médical de la maladie de la vache folle, bande d'ignares) qui
donne la parole aux vaches. S'ensuit le triptyque « Baby,
Please don't go », « Baby Country » et « Baby
Reggae » et l'album s'achève sur le mystique, le mythique,
l'épique « Rémy ». Morceau de plus de 13 minutes, qui
débute tranquillement pour monter très progressivement en
intensité. Partage en couille total, il me semble impossible que les
très longues paroles n'aient pas été en grande partie improvisées.
Narrant la montée puis la descente de LSD d'un de leur pote avant
une nouvelle ascension vers le 7eme ciel, ce morceau unique est basé
sur simplement deux accords... je vous laisse deviner lesquels.
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