Nine Eleven :
« Le Rêve de Cassandre »
Comment
donner suite à un album de la qualité de « City of Quartz » ?
Comment se renouveler après un disque de cette qualité, qui a porté
le groupe au rang de référence du Hardcore en France et l'a amené
à tourner dans toute la planète, notamment en Indonésie, Russie ou
Malaisie ? Le challenge était relevé pour Nine Eleven. Mais
l'essai est pourtant transformé, c'est indéniable.
Tout
d'abord, il faut signaler le retour de Simon, chanteur original du
groupe, qui avait laissé la place à Romain le temps de « City
of Quartz » et la tournée qui a suivi. On revient donc à un
hardcore plus punk au niveau du chant, alors que Romain évoluait
dans un registre Hardcore pur et dur bien aigu que personnellement,
j'adorais, et qui faisait pour moi toute la différence. Il faut
donc, paradoxalement, s'habituer ou se réhabituer à cette nouvelle
voix (mais pourtant inscrite dans les racines de Nine Eleven !)
complètement différente, et plus proche de hardcore américain des
années 80 de Black Flag, Minor Threat ou 7 seconds. L'analogie avec
cette scène s'arrêtera là, car musicalement, Nine Eleven va
beaucoup, beaucoup plus loin. On sent un gros travail de composition
et dans la production, et une recherche technique et mélodique
poussée dans chaque morceau de cet album. Celui-ci nécessite
plusieurs écoutes pour rentrer dedans et l'apprécier à sa juste
valeur.
Parfois,
les guitares et les tempos se font plus métal (« Let's cross
the Acheron »), et parfois plus punks (« Revolution
Tonight ! » notamment ou « I.nside T.he
T.rojanhorse »), mais les bons gros choeurs typiques HxC sont
toujours là pour mettre tout le monde d'accord.
L'album
est court, à peine plus d'une demi-heure, mais c'est suffisant car
les morceaux sont denses et élaborés, avec quelques passages en son
clair qui ne sont là que pour mieux mettre en valeur la déferlante
de riffs qui va suivre et qui va faire très mal.
En ce
qui me concerne, impossible de trouver meilleur chanteur que Romain
pour jouer du Hardcore, et « City of Quartz » restera
pour moi un chef d’œuvre difficilement dépassable. Mais il faut
reconnaître que « Le Rêve de Cassandre » est un
excellent album, bien fait de A à Z (son, packaging, compos...) et
qui fout la rage au ventre.
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