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dimanche 19 juin 2016

conte en patois : le caquillon

Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire, dans la région de Roanne dans la Loire (42), dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.
Ces petites histoires sont avant tout un témoignage drôle et fidèle de la vie quotidienne des gens à cet endroit là du monde à ce moment là de l'histoire...
 

16. Le caquillon



Pour Noël les 4 filleuls de la Tiennette allaient la voir pour lui souhaiter sa fête et en même temps la bonne année. La Tiennette est une vieille fille toute seule au fond du bourg avec ses poules et ses lapins. Elle est d'une avarice, dès qu'elle a vendu une douzaine d'oeufs elle porte les sous chez le notaire pour empiler les intérêts.
Les 4 Tienne sont tous cousins et neveux par dessus le marché de la Tiennette il y a le Tienne Roche, le Tienne Pelletier, le Tienne Dubuis, le Tienne Fenouyet. C'est pourquoi ils tenaient tous à l'héritage, pour Noël ils lui portaient chacun un cadeau, tantôt un panier de fromage, tantôt un panier de châtaignes, une fricassée de boudin, une poule, un peu de beurre. Ils étaient jaloux entre eux quand la Tiennette en remerciait un plus que les autres. Le Tienne Roche plus malin dit aux autres : « Vous ne savez pas à quoi j'ai pensé pour les étrennes de la tante, au lieu de lui donner chacun une affaire, nous lui donnerons tous la même chose. La tante ne pourra pas dire que les uns l'aiment mieux que les autres.

- Oui mais qu'est-ce qu'on pourrait lui donner ? Dirent les autres Tienne.
- J'ai pensé qu'on pourrait lui offrir un caquillon de vin, j'en ai justement un qui fera l'affaire ; nous mettrons chacun 10 litres, comme elle en boit guère elle en aura pour son hiver.
    Tous d'accord. Le Tienne Roche rinça le caquillon, va pour garnir sa part, il avait justement une feuillette qui commençait à prendre un goût, c'était bien pour cela qu'il avait pensé le faire boire à la tante, mais son vin c'était du vinaigre ! Que faire, prendre dans les autres tonneaux ? Si l'année qui vient il n'y avait point de vin ? Le Tiennette trouve toujours le vin trop fort, et qu'elle y met toujours la moitié d'eau, autant la mettre tout de suite, d'ailleurs je fournis le caquillon les autres peuvent bien fournir le vin ! Il alla au puits et tira un bon seau d'eau qu'il flanque dans le caquillon et emmena le caquillon au Tienne Pelletier. « T'y mettras ta part et tu feras passer à Fenouyet ».

    Le même soir il descendit le caquillon à la cave, quel vin vais-je y mettre ? Il tapote ses tonneaux le 1er le 2eme le 3eme et le 4eme aussi, il lui en restait à peine pour passer l'hiver. « Enfin je vais toujours en tirer un litre faut bien que je goûte ce vin s'il est bon », il se tourna la bouteille sur le nez, quand il s'arrêta il ne restait pas lourd dans la bouteille. C'est pas possible que je donne 10 litres de ce vin à la tante qui me laissera peut être pas un bout d'héritage ! Bah, je vais mettre de l'eau, elle n'y connaîtra rien ! Il va au puits, il tira un bon seau d'eau qu'il flanqua dans le caquillon. Et les 2 autres (qui n'avaient pas de vin du reste) firent la même chose. Ils aimaient mieux se le passer dans le gosier que de le verser dans le caquillon de la tante.

    Voila que la veille de Noël il firent passer le caquillon chez la tante et après les vêpres du jour de Noël les 4 Tienne se dirigèrent chez la Tiennette. Quand ils arrivèrent vers la tante qui était assise à côté de son poêle qu'on voyait à peine dans le noir : « Bonjour marraine je vous souhaite une bonne fête, une bonne année, une parfaite santé et le paradis à la fin de vos jours » dit le Tienne Roche, et tous répétaient la même chanson. « Oui oui répondit la Tiennette assez embarrassée, assez souhaité ! » Une fois assis la Tiennette se plaignait de tout espèces de misères, de rhume, ses fermiers ne la payaient pas, ses poules faisaient point d'oeufs. Et dit : « Il faut bien goûter le vin que vous m'avez envoyé. » Ils se disaient chacun pour leur compte « il sera probablement un peu plat ce vin ». Elle dit au Tienne Roche : « Va donc percer le caquillon et t'en ramèneras un pot ».

    Il va mettre le robinet et tira dans le pot. Qu'il est petit ce vin, mais c'est de l'eau claire ! C'est pas possible que ce soit du vin ! La tante va faire joli ! Qu'est-ce que je vais faire ?! Il regarda de tous les côtés s'il y avait un autre tonneau pour tirer 1 litre. Il y avait que quelques pommes de terre dans un coin. Il remonta avec le pot qu'il posa sur la table comme s'il lui avait brûlé les doigts. « Il faut que j'aille dehors ça presse ! » La Tiennette qu'avait sorti des verres se met à verser, « Tiens dit-elle je ne savais pas que c'était du vin blanc ! » Quand ils ont goûté ils passèrent la porte comme s'ils avaient le feu dans leurs culottes. Tas de mandrilles ! Quenelles ! Vous m'avez envoyé un caquillon d'eau ! Tas de vermine, de brigands, tas de voleurs ! A la porte elle criait pire que jamais « Tas de brigands ! » De cette affaire les Tienne ne se parlaient plus. La Tiennette a fait son testament où elle a tout donné sa fortune à l'hôpital.


    dimanche 12 juin 2016

    conte en patois : le Mâ



    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire, dans la région de Roanne dans la Loire (42), dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.
    Ces petites histoires sont avant tout un témoignage drôle et fidèle de la vie quotidienne des gens à cet endroit là du monde à ce moment là de l'histoire...

    15. Le Mâ

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    Tous les ans la veille du 1er mai les jeunes de chez nous se rassemblent par bandes pour chanter le mois. Dans cette bande de jeunes il y avait le Benoît Lantere (qu'on appelait comme ça car il n'était jamais pressé), le « crégnoule » aussi qu'était toujours après se démortsaquer, « la cliquette » à cause de son dentier que claqueu toutes les fois qu'il parleu, et puis « le grebi » qu'avait la peau toute rebit, le grand Dédé qu'était aussi grand qu'un jour sans pain, le raguenet à cause qu'il n'avait pas grandi, et d'autres copains que venaient se joindre à eux avec des couvercles et casseroles tout ça ça faisait du bruit. 

    Ils s'étaient donnés rendez-vous à 9h chez le Benoît, tous pas pressés de se mettre en route à cause du temps qu'il faisait, ce n'était pas un orage c'était une pluie que tombait averse avec un brouillard aussi noir qu'au fond du four, ils se demandaient s'ils allaient partir... ils disaient tous qu'ils seraient bien mieux dans leur lit que d'aller courir les chemins ! Le Benoit dit « Buvez un coup et nous partons ! » En remontant leur col de chemise et de veste ils allaient vers la mère Suchel elle aura bien 2 œufs à nous donner et sera bien fâchée si on n'y va pas. En arrivant ils se mirent à chanter « Vatia le mâ de mai que les rosiers boutonnent ». La mère Suchel ouvre la porte que dit : « pressez-vous il fait pas bon courir les chemins par ce temps ! Vous en avez du courage ! Allons prenez les œufs dans le corbillon pendant que je vais chercher la gnôle ça vous réchauffera ! » Et les voilà repartis chez la mère Chalumet en chantant « Vatia le mâ de mai que les rosiers boutonnent ». 

    La mère Chalumet que s'était couchée à cause du temps pensait que personne passerait, quand elle entendit tous ces braillons ne fit qu'un bond pour ouvrir la porte. « Entrez dont ne restez pas dehors yé pas possible d'avoir le courage de courir à ce temps ; vous avez bien besoin de prendre quelque chose pour vous réchauffer je vais aller chercher la bouteille d'eau de vie, pendant ce temps prenez donc tous les œufs du corbillon, il ne veut passer personne d'autre. », il y en avait 3 douzaines. Le Benoît avait été chercher un peu de foin pour les ranger dans son panier pour qu'ils se cassent pas. Au bout d'un quart d'heure ils repartirent tout ragaillardis vers la Thérèse.

     Pour aller chez la Thérèse il fallait faire un grand détour, voilà que 2 prennent l'idée de traverser un pré, il fallait grimper le talus en empoignant une branche de frêne mais le raguenet resta accroché dans un ragot de noisetier et ne pouvait pas grimper. Le Fidarse l'attrapa par le bras et tira sur la branche et crac, ils débaroulèrent tous les 2 au fond, le raguenet sa culotte toute déchirée le Fidarse toute la figure écorchée ! Il fallait tout de même rattraper les autres. Quand ils arrivèrent vers la Thérèse ils se mirent à hurler « Vatia le mâ de mai » mais les chiens surpris se mirent à les dévorer ! Ah la la, c'était terrible ! Le Benoît trouva un balai de bé et tapa tout ce qui bougeait. Quand la Thérèse à la porte a vu ce spectacle referma tout de suite la porte, la Thérèse ne connaissait personne les prit pour des cambrioleurs, pousse la table derrière la porte met les chaises, les bancs sur les chaises et tremblait qu'elle ne pouvait plus souffler.


    Ah ! Ils étaient jolis les magnolons ! Le Benoît et sa bande ne demandaient pas leur reste ! Il fallut au moins une demi-heure pour reprendre leur souffle. Ils rentrèrent au petit jour raides comme des piquets et trempés jusqu'aux os !


    samedi 11 juin 2016

    Conte en patois : Le Petit Jules

     
    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire, dans la région de Roanne dans la Loire (42), dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.
    Ces petites histoires sont avant tout un témoignage drôle et fidèle de la vie quotidienne des gens à cet endroit là du monde à ce moment là de l'histoire...


    14. Le Petit Jules


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    Le père Thomas que restait du côté de Coublanc dit un jour qu'il en a assez de tisser à la maison, qu'il veut aller dans une usine. Cependant il avait une maison, un jardin et un bout de terre, alors ils prennent une location à Cours près d'une usine, il dit à sa Marie « comme ça j'aurai mes dimanches libres et toi que continuera ton métier de repasseuse tout en gardant le petit Jules. » Quand la location dut prête il demande à un voisin qu'a un cheval d'emmener le mobilier à Cours, ils montèrent tous sur le devant de la voiture, le petit Jules dans son berceau dans le derrière placé dans la table à l'envers, et mirent la bâche. Tout alla pas mal, à la descente ils trottaient, quand de prendre la montée Thomas fit le tour pour voir si tout allait bien, il se mit à faire un cri un hurlement épouvantable que tout le monde sortit aux portes ! Mais qui a donc que crie la Marie était plus blanche qu'une patte !! Le petit Jules n'est plus dans la voiture !! Le berceau a glissé le gamin avec il doit immanquablement être mort ! La Marie lui dit retourne vite sur la route et regarde bien de chaque côté ! Thomas se mit à faire des prières à St Antoine « Faites moi retrouver mon petit Jules je vous payerai d'un cierge gros comme mes cuisses ! » Au bout d'un kilomètre il trouve le berceau sur le bord de la route et le gamin dans le talus la figure dans l'herbe il pleurait mais il n'avait point de mal. Thomas redescendit en courant le gamin dans ses bras ; la Marie riait, pleurait en embrassant son gamin que Thomas venait de lui poser dans ses bras. Le monde disait « il faut avoir fait une rude bombe pour perdre un gamin », depuis ce moment le petit Jules fut appelé « la bombe ».

    samedi 21 mai 2016

    Conte en patois : La Gourmandise

    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire, dans la région de Roanne dans la Loire (42), dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.
    Ces petites histoires sont avant tout un témoignage drôle et fidèle de la vie quotidienne des gens à cet endroit là du monde à ce moment là de l'histoire...


    13. La gourmandise

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    Marius vient passer la veillée de Noël chez le père Larue, en attendant la messe ils se mirent à jouer au loto, au bistigri. Quand arrive l'heure de la messe la mère Larue dit à son Félix : « c'est toi qui gardera pendant la messe, t'auras pas bien de travail, t'auras que la soupe à faire, quand l'eau bouillira te mettras les choux, les truffes et le morceau de lard » dit encore « Te feras entrer le chien à la maison et te seras bien gardé. »

     Ils allument la lanterne, comme il glissait ils mirent des cordes sous leurs souliers et partirent. Le Félix met la marmite d'eau à bouillir, le chien dormait à côté du feu et lui de l'autre côté avec son journal et s'endormit. Au bout d'un moment le chien se met à faire une gagnoule, qui le réveilla. Le chien venait de recevoir une goutte d'eau bouillante sur le nez de la marmite que bouillait, le Félix se dépêche à mettre tout ce que la mère avait dit, voyant ce petit morceau de lard dit : « Pour une veillée de Noël je le mangerais bien tout seul pour me faire mal ! Je vais en remettre un morceau rien que pour moi ! » 
    Il va en couper une bonne tranche et le met à cuire avec le reste dans la marmite, il le mangeait déjà des yeux en le voyant danser dans l'eau ! Reprend son journal et va s'asseoir à côté du feu. Au bout d'une demi-heure le chien se lève d'un bond et va courir à la porte en grattant, bon sang de bon sang la messe est déjà finie ! Je n'ai point de temps à perdre ! Prend une fourchette et prend dans la marmite son morceau de lard tout bouillant et l'enfourne dans son gorgeland et se sauve à l'écurie. En arrivant de la messe tout le monde se regardait se demandant ce qu'il avait pu arriver au Félix ! Ils entendaient de cris et hurlements affreux venant de l'écurie.
      Le Félix arriva en se tortillant, se tenant par le ventre et s'affala sur une chaise. « Qui donc qui t'arrive ? » que la mère crie, le Félix dit « j'ai le bouton du ventre plus gros qu'un bouton de culotte, et la peau est tout enflée toute plein de bedoules » et raconte ce qui lui est arrivé. La mère dit « va au lit je te mettrai d'eau de lys que trempe dans l'huile. » et au bout d'un moment la douleur fut calmée. 

    Il fut malade pendant 15 jours. Les gamins se moquaient de lui quand ils le voyaient ils disaient « T'aurais pas un bouton de reste j'ai perdu celui de ma culotte ! »

    jeudi 12 mai 2016

    Conte en Patois : l'âne des soeurs

    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire, dans la région de Roanne dans la Loire (42), dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.
    Ces petites histoires sont avant tout un témoignage drôle et fidèle de la vie quotidienne des gens à cet endroit là du monde à ce moment là de l'histoire...


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    12. L'âne des sœurs

    Dans le monastère des sœurs elles avaient le Janot et le Riri pour s'occuper de la porcherie et l'âne (ils s'en servaient pour aller faire les courses). Mais le Janot et le Riri maltraitaient ce pauvre âne ; ils le triquaient à grands coups de bâton quand il marchait pas bien droit. En allant faire les courses ils avaient l'habitude d'aller au café boire un coup et faisaient boire du vin à l'âne ce qui le rendait saoul.

     Un jour qu'il faisait très chaud en revenant des courses ils prennent l'idée d'aller jusqu'à un étang pour se baigner. Ils attachèrent l'âne à un piquet (en plein soleil) sans s'occuper s'il aurait chaud. Voilà, se déshabillent, laissent leurs vêtements à terre et se jettent à la nage ! Au bout d'un moment l'âne commençait à s'ennuyer... à force de mordre la corde elle cassa et voilà notre âne en liberté ! Il mangea un moment l'herbe aux alentours et tout malicieux pris entre les dents les culottes qui étaient à terre et parti au trot vers le monastère ! Quand le Janot et le Riri s'en aperçurent c'était trop tard l'âne était déjà à la porte du couvent !! Nos 2 gaillards tout penaud fallait revenir !! Les sœurs inquiètes attendaient sur le devant de la porte. 
    Elles se précipitèrent pour fermer les volets aux fenêtres pour pas faire scandale de voir arriver ces deux gaillards tout nus ! Tout le long de la route les gens leur criaient : « Tas de maquereaux ! Vous avez perdu la boule ! » Le plus ennuyeux il fallait se présenter aux sœurs qui les ont introduit dans leur bureau posant tout un tas de questions. Ils durent convenir qu'ils maltraitaient l'âne et qu'il s'est vengé à sa façon ! 

    Ils ont été bien punis... ils sont restés 3 jours enfermés dans un local avec du pain sec et de l'eau.

    dimanche 1 mai 2016

    Conte en patois : Les Embarras du Tonin

     Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire, dans la région de Roanne dans la Loire (42), dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.
    Ces petites histoires sont avant tout un témoignage drôle et fidèle de la vie quotidienne des gens à cet endroit là du monde à ce moment là de l'histoire...


    11. Les embarras du Tonin


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    Le Tonin un garçon que dépassait déjà la trentaine, qu'était timide, il en souffrait même ! Par contre il avait une sœur la Colette qu'était hardie, elle n'avait pas peut d'entreprendre les garçons. Ils vivaient ensemble avec le père et la mère dans une ferme de 6 vaches et une bourrique pour faire les marchés, ils élevaient aussi un cochon. Un soir le père dit qu'il va se faire couper les cheveux, pendant ce temps la mère rangea le ménage, la Colette se mit à coudre, mais le Tonin était appuyé les deux coudes sur la table que disait rien. La mère lui dit : «  à quoi donc que te penses ? Te penses peut être à marier ? Ce serait bien temps d'y penser ! C'est pas que tu voudrais rester vieux garçon ?
    - Il faut être 2 pour se marier dit le Tonin.
    - Cependant les filles ne manquent pas dit la mère, tiens je vais t'en nommer moi des filles que tu connais : la Benoîte, la Mélanie, la Françoise, La Pierrette, la Mariette !
    - Arrête, arrête ! Il n'en faut pas tant ! Une ça suffit. Il y en qu'une qui me plaît et tu ne l'a pas nommée c'est la Marie-Claudine !
    - Et bien qui que t'attends d'aller lui parler ! Qu'elle te soit prise ?!
    - Seulement je n'ose pas !"

    La Colette qu'entendait fit une ricanée, « Arrête fit la mère, effrontée, si ton frère est timide toi tu n'y es pas assez. » La mère voulait s'en mêler de faire les avances, « Non, qu'il dit, je lui parlerai quand on se rencontrera. » La mère dit « Quand on tuera le cochon tu lui porteras une fricassée de boudin.
    - J'aurai l'air fin de me présenter avec des boudins !
    - Te diras que c'est pour les remercier des œufs que j'ai été chercher pour couver et qu'ils ont bien réussi.
    - Je ferai ta commission. »

    Au moment de partir il s'est tellement flanqué une débarbouillée en s'habillant, dit « ma veste est un peu râpée mais je mettrai ma blouse ça se verra pas. » Prend ses bottes mais les chemins étaient trop en boue. Pour éviter de passer par le bourg il prit un chemin qu'était tout en racines de raquotte qui le faisaient trébucher, une haie épaisse qui rendait le chemin encore plus noir, il avait regretté de pas avoir pris une lampe ! Il arriva avec peine au portail toujours avec son panier au bras ; il était tellement émotionné qu'il trouvait même pas le loquet du portail ! Il fallait traverser la cour avant que d'arriver à la maison, mais il apercevait de la lumière. Un peu avant d'arriver il s'engobilla dans les planches, voulant bien se retenir mais il s'est élardé de tout son long dans la boue ! Comme il faisait du bruit en tombant le chien s'est mis à japper, la mère a ouvert la porte en tenant le chien par le collier. « Qu'est-ce que c'est que ce tintamarre ! » Le Tonin que venait de se relever dit : « Excusez-moi je venais vous voir et je me suis engobillé dans quelque chose et je suis tombé.
    - Vous êtes-vous fait mal ?
    - Non mais je suis bien sale ! Je n'ose pas entrer je ne suis pas présentable je suis plein de boue.
     - Ne vous en faites pas, entrez, donnez-moi votre panier et venez vous laver ! Quittez donc vos bottes on vous donnera des pouffles pour vous réchauffer. »

    Le Tonin était bien un peu honteux de tout ce qui venait d'arriver ! Le père Jean-Marie que faisait un panier contre le feu lui dit : « Venez vous asseoir à côté de moi ça vous réchauffera ! » Ils se mirent à parler de choses et d'autres, quand la mère se mit à dire : « Vous pensez donc pas à vous marier Tonin ? C'est-il que les filles ne vous conviennent pas ? » La Marie-Claudine en a rougi ! La mère dit : « J'ai fait cuire des châtaignes vous allez en manger avec nous. » Le Jean-Marie alla chercher 2 bouteilles de bon vin à la cave et le Tonin buvait ce qui le rendait plus hardi et moins timide. Après ils sortirent encore la carafe d'eau de vie et le Tonin riait en racontant des histoires, la mère : « Il faudra revenir nous voir, vous nous faites passer un bon moment ! » Il allait partir quand la mère dit « Il faut pas oublier votre panier ! Qu'y a-t-il donc dans votre panier, ce n'est pas un petit chat par hasard ? Que dit la mère, nous avons perdu notre gros matou, il nous en faudrait bien un autre ! » 
     Le Tonin dit qu'il en manque pas chez nous, je vous en apporterai la prochaine fois que je viendrait. Dans le panier il y avait la fricassé de boudin et bien d'autres choses, vous remercierez bien chez vous... on la rendra quant on aura tué notre cochon ! De ce jour le Tonin est venu voir souvent la Marie-Claudine et à la fin de l'année il se sont mariés.

    jeudi 28 avril 2016

    Conte en patois : L'Arthur au Régiment

    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire, dans la région de Roanne dans la Loire (42), dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes. 
    Ces petites histoires sont avant tout un témoignage drôle et fidèle de la vie quotidienne des gens à cet endroit là du monde à ce moment là de l'Histoire...


    10. L'Arthur au régiment
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    L'Arthur qu'était au régiment écrit à sa mère de lui envoyer le plus rapidement possible une paire de souliers neufs : l'adjudant veut me mettre en prison car j'ai des souliers tout percés ! 
    Voilà la mère bien embarrassée va trouver la voisine pour lui demander comment elle pouvait faire vite pour envoyer des souliers si rapidement à son Arthur ! La voisine dit de lui envoyer par le télégraphe ça ira bien plus vite que par le chemin de fer. Tout de suite elle s'en va acheter une paire de soulier et va vers le poteau de télégraphe, grimpe un peu haut et pose les souliers ! Elle s'en retourne toute contente en pensant que son Arthur aura tout de suite ses souliers ! 

    Deux jours plus tard passe sur la route un pauvre mendiant, voit sur le fil téléphonique une paire de souliers neufs, voilà bien qui fera mon affaire, les miens ne valent plus rien ( ils ouvrent la gueule comme des oiseaux qu'ont faim). Je vais les prendre et mettre les miens à la place. Il s'en va tout joyeux en chantant. 
    Les jours suivants la mère vient voir, voit des vieux souliers sur le fil « C'est une sacrée invention que le télégraphe, toute contente se dit non seulement il a déjà reçu les souliers neufs mais a déjà renvoyé les vieux. »

    mardi 26 avril 2016

    Chronique de Concert : Acidez @ La Comedia, Montreuil






    24/04/2016 La Comedia Montreuil
    ACIDEZ + REPLICUNTS + LUNCH + BIEN A TOI

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    La soirée commençait à 18h, sûrement pour permettre aux punks de l'est parisien de prendre le dernier métro et de pouvoir aller au travail le lendemain...

    Une belle affiche à la Comédia, on arrive pas trop à la bourre en plein concert de Bien à Toi, les régionaux de l'étape, qui envoient un post-punk noisy hypnotisant et bruyant. 2 guitares, basse, batterie, à fond, j'accroche bien. Ça ouvre parfaitement la soirée.

    Bon évidemment il est tôt et le bar est assez mal foutu pour les concerts : les gens doivent passer devant la scène pour aller aux chiottes chiottes, et comme y a qu'un chiotte, ben pour le premier groupe la majorité du public qui reste devant attend en fait juste sont tour pour un p'tit pipi. La scène est perpendiculaire au bar, et l'espace principal où peuvent se masser les spectateurs est sur le côté gauche (par rapport à groupe, je sais pas si c'est cours ou jardin !) de la scène. En gros pas mal de gens regardent le groupe de profil et n'ont pas beaucoup de guitare dans les oreilles. Le bar est cool, tous les groupes + l'orga Sick My Duck ont posé leur distro, c'est prix libre, y a un espace fumeur/barbec derrière, bref c'est sympa comme tout. Sans oublier le patron qui m'a l'air fort sympathique et qui semble en avoir vu d'autres...

    ça enchaîne rapidement avec Lunch, trio marseillais de punk français. Beaucoup trop de basse pour moi qui suis au comptoir. Je me fais la réflexion que Guerilla Poubelle a quand même complètement changé la face du punk français, et a réussi a imposer un son, un style. C'est dingue, tous les groupes sonnent comme eux aujourd'hui. Lunch n'échappe pas à la règle. Le concert est pas mal, bonne ambiance.

    Ça se remplit petit à petit de punks en tout genre, pour accueillir comme il se doit le trio féminin Replicunts qui nous vient tout droit de Serbie. Les filles ont une vingtaine d'années à tout casser, elles jouent un punk rock très rock'n roll qui peut faire penser à Turbonegro, Gee Strings, Texas Terry... le pogo se lance pour de bon ! Y a une bar de pole dance (à moins que ce soit juste un soutien pour pas que le plafond s'écroule, disons que ça fait les 2) sur le coin gauche de la scène, qui permet à quelques habitués de terminer des slams de façon originale, qu'est-ce qu'on se marre !
    Les Replicunts sont visiblement contentes d'être là et on peut dire que c'est réciproque, le public, qui doit désormais avoisiner les 150 personnes, répond très positivement. Elles révolutionnent rien mais c'est super efficace et on a envie de les encourager ! Il me semble qu'un certain nombre de leurs morceaux sont en serbe, les gros refrains bien entêtant avec des chœurs qui donnent envie de lever le poing font mouche.

    Vers 21h30 ce sont les 4 mexicains d'Acidez qui prennent le relais. Je ne sais pas pourquoi, ce soir ils n'ont pas jugé utile de monter leurs belles crêtes colorées... quoiqu'il en soit, ils envoient leur street punk à la Exploited/Casualties à fond les ballons, les gens le leur rendent bien. Cette fois ils sont massés tant que possible devant la scène, en face d'eux, et il est donc impossible de se rendre aux toilettes. Voila pour le côté pratique. Très bonne ambiance, je me demande comment une musique aussi agressive (tant dans le son que les paroles, en ce qui concerne Acidez et ses titres genre « Maquinas de Guerra », « Pierdes tu Tiempo », « Don't ask for Permission », « Todo Destruido », « Acid Trash Terrorist »...) peut générer autant de sourires et une ambiance si bon enfant. Je me dis aussi que les mexicains doivent être un peu perturbés de jouer aussi tôt ! En tous cas ça ne se ressent pas sur leur performance, c'est très punk et hyper pro en même temps. Pas le style de keupon que je préfère (un peu répétitif, c'est quand même tout le temps le même tempo ! Heureusement qu'il y a quelques soli bien sentis pour varier un peu) mais comme ça en tête d'affiche avec un public qui suit c'est clair que ça fout vraiment la patate !

    Je regrette en partant d'oublier de leur prendre un disque quand même, apparemment la pochette du dernier album, "Welcome to the 3D", est en 3d comme son nom l'indique si tu la regardes avec les lunettes appropriées! 

    Et voilà, 22h30 ça nous laisse tout le temps pour passer une deuxième partie de soirée plus tranquille et bien arrosée !

    lundi 18 avril 2016

    conte en patois : Un Drôle de Cabochard

    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire, dans la région de Roanne dans la Loire (42)ot, dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.

    9. Un drôle de cabochard
     
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    C'était pendant la guerre. Le capitaine que commandait sa troupe où les mitraillettes et les canons hurlaient d'une façon terrible. De l'autre côté les allemands, les fusils tiraient. Les canons crachaient les mitraillettes faisaient un raffut à tout casser. Cependant il y avait un long chemin à faire sur chemin à découvert ! Le capitaine voyait tomber ses hommes comme des mouches. Donan ordre : « à terre ! Couchez vous à plat ventre ! » Crie encore : « Couchez vous donc ! Mille pétards ! » Et les voilà tous aplatis dans la boue, seul un grand dur restait droit au milieu de l'ouragan de fer sous l'averse de la mitraillette. Couchez vous donc espèce d'animal ! Vous allez vous faire tuer ! Mon capitaine je ne peux pas ! Les obus éclataient de tous les côtés sous un vacarme épouvantable. Le zouave restait toujours debout. D'un coup se met à crier : « Je ne peux pas j'ai un litre de vin dans ma poche et pas de bouchon ! » Son litre lui a certainement porté chance, il s'en est tiré sans se faire tuer. C'était tout de même un drôle de cabochard.

     

    vendredi 15 avril 2016

    conte en patois : Les sabots neufs


    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.
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    8. Les sabots neufs

    L'Adrien un paysan que travaillait toujours avec des sabots soit dans les écuries, à la grange ou aller mettre au pré ses vaches ; c'était bien temps de les changer ! Ils n'avaient plus de semelle et commençaient à se fendre. 

    Il profita de la foire sachant que son marchand de sabots serait sur la place. Il ne fut pas seul à choisir des sabots, il y avait des hommes, des femmes, des gamins tous accroupis, à genoux, pliés en deux s'appliquant à essayer les sabots à la mesure du pied ; certains les essayaient aux deux pieds d'autres se contentaient de quitter un seul soulier ce qui évitait de délacer et de relacer mal à propos les souliers. Lorsque l'Adrien eut choisi ses souliers il les attacha par une ficelle passée dans les 2 trous et parti avec ses sabots à la main ; il traversa la foire sans s'arrêter. 

    Au café de la Lilie il entra chercher un paquet de tabac. Il y avait l'André et le Toine (2 voisins) que l'invitèrent à boire un pot avec eux. Quand tout à coup arrive un écervelé que personne ne connaissait et demande : « N'auriez-vous pas vu un homme avec des sabots neufs à la main ? » Et voyant une paire de sabots qui pendait à une chaise se met à crier à la table : « Mon soulier ! Donnez moi mon soulier ! » Ce doit être un homme qui a trop bu, il était rouge, essoufflé et bien en colère, que réclamait : « Mon soulier ! Donnez moi mon soulier ! » L'Adrien se lève : « C'est mes sabots ! » L'autre criait : « Mon soulier ! Je veux mon soulier ! » La Lilie arrive pour les séparer : « Allons donnez moi ces sabots ce n'est pas les vôtres ! 
    - Oui mais qu'il me donne mon soulier ! » L'Adrien regarde ses pieds : en effet il avait chaussé le soulier de l'écervelé au lieu des siens. L'Adrien était tout honteux et l'autre toujours en colère de l'avoir tant fait courir !
    Quant à la Lilie elle riait à se tenir les côtes si bien qu'elle paya une tournée à tout le monde qui se trouvait au café !

    dimanche 10 avril 2016

    conte en patois : Le Fête à la Joséphine

    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.

    7. La fête à la Joséphine

     


    Voila que le Philibert dit à sa femme « Mangeons vite un morceau et je partirai chez le Claudius (qu'était forgeron) qu'il ma fait, je lui dois mes grappines, une pioche qu'il m'a reforgée. »

    Quand j'arrive chez lui il était assis dehors il faisait bon, j'y suis resté un grand moment ! Nous avons discuté tout l'après-midi en buvant un canon. En me rentournant je vois devant moi un homme qu'allait de tous les côtés du chemin, que dordillait... je me disais tout à l'heure il va bien s 'étaler, j'avais pas pensé qu'il fit une éparafé et roula dans le buisson, je me mets à courir pour le retirer du fossé et voir qui il était : c'était le moine du fond du bourg. Je lui dit : « qui donc t'as fait pour te mettre dans cet état ! C'est presque nuit il faut pas rester là. » 

    Il avait une peine à se relever... en se traînant et en s'appuyant sur ses mains j'ai arrivé à l'attraper à la brassée et à le mettre debout ! Mais pour marcher ! Tout en le retenant je pousse par derrière, j'avais une peine ! Voilà en le poussant un peu fort il s'étala de tout son long par terre, il s'empate les deux genoux dans sa culotte toute déchirée, il saignait de partout. J'avais un mouchoir propre je lui ai empaté la jambe. Nous voilà reparti, un orage menaçait. Je le prends par le bras en lui disant « marchons vite ! » mais la pluie tombait et il était encore plus lourd à traîner ! Quand on arriva au bourg je vois une lanterne qui venait dans notre direction que dit : « C'est – y toi » « Ouais ! » que dit le moine. « C'est -y des heures pour rentrer moi qui suis en peine ! » Je me dit c'est pas le moment de rester ici je me suis sauvé en grande vitesse à la maison. 

    La semaine d'après en passant devant chez lui je lui « ça va t'y ? que je lui dis, ça va mieux ? Ça allait donc pas ?
    - Je me suis enrhumé et j'ai bien toussé ! Si te savait ce qui m'est arrivé dimanche dernier, figure toi j'avais été souhaité la fête à ma sœur Joséphine, j'avais ramassé un gros bouquet de coucou et elle était bien contente, elle m'a payé un bon 4 heures avec fromage à la crème, des gauffres, avec son Tieno on a bu un bon canon puis la Joséphine a fait le café, on a bu la goutte, la carafe de cerises. Quand je suis parti de chez eux j'étais franc saoul je croyais pas pouvoir revenir, avec ça j'ai pris une belle averse. Heureusement que j'ai trouvé un homme qui m'a aidé, si je savais celui qui pouvait être pour lui dire merci ! »
    Je lui dis « Cherche pas c'est moi »
    Il me donna mon mouchoir bien propre et bien repassé.

    vendredi 8 avril 2016

    Conte en patois : Le testament de la Toinon

    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. Louise Livet demeurait à Sevelinges. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes. 

    6. Le testament de la Toinon


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    La Toinon voit sur le journal une femme riche (la Pierrette) que veut faire un don à quelques œuvres : pensa donner sa fortune aux enfants malades pour les envoyer à la mer ou à la montagne. Ce qui donna une idée à la Toinon d'arranger ses affaires : elle était toute malade qu'avait plus de 90 ans, fit venir le notaire pour faire son testament. Elle n'était pas des plus riches mais elle avait économisé 300 écus qu'elle gardait dans le bas de laine disant qu'elle n'avais jamais dépensé mal à propos ! Voila explique au notaire « j'ai 30 écus qui sont dans le bas de laine dans mon tiroir... je veux en laisser 200 à ma filleule Claudine Tiaulet je l'aime bien, elle vient me voir souvent et m'apporte toujours quelque chose. 
    - ça va,dit le notaire en marquant sur le papier, et le reste à qui le donnez-vous ? 
    - Ne le marquez pas sur le testament je me les réserve on ne sait pas ce qui peut arriver. »
    Elle avait tout juste fini sa phrase qu'elle piqua la tête par terre et s'assomma ! Elle tomba dans le coma et ne reprit pas connaissance.
     

    samedi 2 avril 2016

    conte en patois : Virginie


     
    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.

    5. Virginie


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    Virginie s'en va faire ses commissions au marché : achète des légumes, un peu de fruits, un paquet de pruneaux, des poires, son panier était bien assez lourd. Va chercher son pain et la voilà de retour, en route prend mal à un pied, s'arrête sur un banc pour se reposer ; il y avait 5 minutes qu'elle était sur ce banc vient un homme s'asseoir à côté de moi, je le regarde... il a une belle moustache que je me disais... il a l'air bien sympathique, il a l'air assez jeune. Je rapproche mon panier plus près de moi. Tout de suite me dit « je vous gêne madame. » De colère je me lève « est-ce que j'ai l'air d'une demoiselle mariée moi ? Je n'ai jamais courtisé ni couru après les hommes ! Alors je n'ai pas besoin qu'on m'appelle « Madame » ! 
    • Vous fâchez pas ma belle « Loulette », quand on ne sait pas on ne peut pas savoir ! Comment vous appelez-vous ?
    • Virgine que je lui réponds !
    • J'aime ce nom là. Quant à moi je m'appelle Eugène, mais je vous en prie ne restons pas sur ce banc de pierre. Je vous emmène au café je vous offre un apéritif. Donnez moi votre panier ça vous soulagera. »
    Je ne pouvais pas moins faire de le suivre. Il me paya un petit verre de menthe et d'eau de noix. Lui but quelques verres de vin. Il s'est mis à me poser un tas de questions sur mon âge, mon métier, si j'avais une jolie maison, si j'avais des sous. Je lui racontait tout ça même que j'avais 3 chats. Il se leva brusquement m'empoigna par la taille m'attrapa par le cou et m'embrassa. Je fut tellement surprise que j'ai tombé à la renverse en m'envoyant la tête contre le mur que je perdis connaissance !! Quand je suis revenue à moi j'étais dans ses bras me couvrant de baisers, me frottant de toute part pour me remettre en vigueur... et voilà nous nous sommes plus quittés. Seulement voilà il n'a pas supporté mes 3 chats... il est allé les noyer dans l'étang. Je me suis dit : « il vaut mieux qu'il m'aime puisqu'il ne veut point de bête pour que nous soyons heureux tous les deux. »

    vendredi 1 avril 2016

    Conte en patois : Le Père Capucin

    Le Père Capucin

    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes.
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    Aux alentours de Charlieu dans un village se trouvait un couvent des pères Capucins et dans son village il y avait un homme qu'on appelait le Capucin (de son vrai nom Claudius Pallasson). Il était appelé Capucin, oh, ce n'est pas qu'il était plus sage qu'un autre, mais il avait une barbe aussi longue des poils de chèvre, il avait plus de cheveux sur le crâne, c'est pourquoi qu'il ressemblait à un moine ! Le Claudius toutes les fois qu'il allait au bourg revenait toujours avec une cuite ! Même que son Amandine allait souvent à sa recherche le soir avec une lanterne et le trouvait affalé dans quelques rases ou dans des trous. Un dimanche les jeunes venaient de jouer une pièce de théâtre, dans cette pièce il fallait jouer un rôle de moine (ils avaient été trouver monsieur le curé pour qu'il se procure une robe de moins chez les frères Capucins). 

    Lorsqu'ils avaient fini de jouer tous les jeunes restaient ensemble pour souper et passer la veillée, c'était bien minuit quand ils se séparèrent. Dehors il faisait un joli clair de lune, et s'en allant ils virent bouger quelque chose dans le fossé, ils allèrent voir, c'était le Claudius saoul comme un cochon. Ils le trigossèrent pour le réveiller, rien à faire, pourtant on ne peut pas le laisser là. Le Jules dit : « Nous allons lui faire une farce. Je vais aller chercher ma robe de Capucin que j'avais pour jouer et nous l'habillerons en vrai Capucin : Je vais chercher mon petit chariot et nous l'emmènerons au couvent. Qu'est-ce qu'ils vont dire ! » Ils l'acculèrent à la porte et tirèrent la sonnette. 

    Le frère portier vient ouvrir. Le Jules explique qu'ils ont trouvé ce Capucin dans la rue et crurent bien faire de l'emmener. Le frère alla faire lever les autres Capucins qu'arrivent avec une lanterne et regardent sous son nez : « Je ne le connais pas il n'est pas de notre couvent. Nous allons le mettre dans une cellule pour la nuit et au matin nous verrons bien d'où il vient. » Pendant ce temps les jeunes ont décampé en riant ! Quand le Claudius se réveilla se dit : « Où donc que je suis ? C'est sûrement les gendarmes qui m'ont ramassé et m'ont foutu au violon. » Tout à coup en se regardant se voit en habit de Capucin ! « Comment que ça se fait donc ?!  Ma femme sera bien attrapée quand elle saura que je suis Capucin. » Au même moment le frère entre avec une bande de moines : « Mon père nous direz-vous qui vous êtes ? 
    • Qui je suis ? J'étais le vigneron, l'homme de la grosse Amandine ! Elle va faire joli mon Amandine ! »
    En écoutant ces bredineries les Capucins ont compris que c'était des gamins qui s 'étaient amusés à lui jouer un tour et qu'ils avaient amené un soulot ! Ils lui arrachèrent la robe qui les déshonorait, le poussèrent vers la porte en lui envoyant un coup de sandales par les fesses et l'envoyèrent s'étaler au milieu de la rue ! Ma foi quand il eut bien réalisé qu'il était sans retour alla trouver son Amandine qu'était dans toutes ses colères : elle ne voulut pas entendre ses explications ! Alla chercher un gros genêt et lui en donna des coups qu'il en avait les reins toute écalés ! Si bien que notre Claudius parla de demander le divorce et voulut entrer chez les Capucins.

    lundi 28 mars 2016

    contes en patois : Jean Lou le facteur

     
    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes





    3. Jean-Lou le facteur



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    Jean Lou avait remplacé le facteur de son pays que s'était cassé une jambe en faisant ses tournées en vélo ; c'était un jeune homme d'une vingtaine d'années qu'était sans travail qu'il avait demandé pour faire la distribution du courrier. Voilà qu'un jour il oublie de remettre une lettre adressée à Mlle Véronique Chancel chez ses parents ; il la met dans sa poche, se dit : « Je la distribuerai demain au courrier ! », fallait rendre la sacoche au receveur vide. Mais voilà comme c'était la fin de semaine n'a plus pensé à cette lettre, ce n'est qu'au bout de 3 semaines qu'il retrouve cette lettre au fond de sa poche !! Que faire ? Il ne pouvait plus la porter à cette demoiselle. Il se dit : « C'est bien souvent que des lettres se perdent ! Mais pour être plus sûr je vais la brûler. Mais avant de la brûler pourquoi pas la lire ? » Bien sûr c'était un nommé Ferdinand que lui donnait rendez-vous à la prochaine foire et pour se faire reconnaître qu'il prendrait une cravate rouge ! Le Jean-Lou se dit : « J'irai m'acheter une cravate rouge et j'irai à cette foire. » Et il alla à cette foire pour voir s'il trouvait ce monsieur à la cravate rouge, à travers la foire ne le trouva pas ! Il y avait deux cafés où l'on dansait, il entra dans le premier où la musique jouait et là... il aperçut à une table 2 demoiselles et un monsieur à la cravate rouge. Il regarda un moment, se dit : « Ils se sont bien trouvés » Il n'osa pas s'avancer les voyant si bien habillés (pochette à la boutonnière, bien coiffés, cheveux ondulés). « Bon sort de là ce n'est pas ce qu'il me faut », s'en alla au café de la Pierrette, là aussi ça dansait et se mit à danser avec des filles qu'il ne connaissait pas mais assez simples, quand il se fait accrocher par une fille qui lui dit : « Bonjour Jean-Lou, je vous vois passer tous les jours en distribution du courrier. Vous êtes venu ici pour danser ? Vous êtes venu comment ? Vous avez une bien belle cravate rouge. Je croyais trouver une personne que je connais mais elle n'y est pas. Voulez-vous danser avec moi ? » Et le voilà parti à danser. Au bout d'un moment Jean-Lou dit « il faut que je m'en ailler je n'ai point de feu à mon vélo. » Et la fille : « Emmenez moi sur le cadre de votre vélo le chemin est le même. » Et voilà ils font la route ensemble tantôt sur le vélo tantôt à pied, et au moment de se séparer ils se promirent de se retrouver les dimanches au bal, et au bout de quelques temps ils finirent par se marier !

    lundi 21 mars 2016

    contes en patois : La Chasse aux 3 Pigeons


    Voici une compilation des histoires paysannes que racontait Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirées ou copiées des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventées et écrites elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes. 

     
    2. La chasse aux 3 pigeons


    Résultat de recherche d'images pour "la chasse au pigeon"

    Le Nore qu'était chasseur était jaloux de Jacques qui venait de lui dire : « écoute Nore aujourd'hui je viens de descendre 2 pigeons ramiers avec 1 hier ce qui fait 3. » Le Nore était vexé que lui ne pouvait pas en tuer un ! Alors il repense que dans son grenier il y a un vieux fusil à piston avec un canon long d'un mètre ; il imagina qu'une fois remis en état il aurait plus de succès ! Aidé d'un voisin ils se mirent à le faire briller ! Hardi ! Je te frotte ! On l'aurait cru tout neuf. Puis il le portèrent chez le Louis que vendait des fusils et qu'avait des connaissances en réparation de ses armes et donna toutes les explications pour le manœuvrer, puis ils l'essayèrent et ça marchait ! 

    Tout content ils se donnèrent rendez-vous dès la pointe du jour dans le bois au pied d'un sapin et attendent un moment. La chance a voulu qu'une volée de pigeons passe juste au dessus de leur tête et pan !! Une détonation à en fait trembler la terre. Il venait de tirer 2 pigeons et une pie. Le Nore était-il content, disait : « 3 d'un coup !! Je ne les ai pas loupés !! Nous les mangerons ensemble. » La Tanchette a accepté de les faire cuire, que dit : «  Pour une fois que tu rapportes quelques chose qui vaut la peine. » La Tanchette qu'avait été placée dans une maison bourgeoise savait bien faire la cuisine, elle les mit à rôtir dans un plat de terre après les avoir bardés de lard, les arrosant de jus de temps en temps et accompagnés de petits pois. Le repas fut bien arrosé, ils s'en léchaient jusqu’aux deux oreilles, et les blagues ne manquaient pas et les plaisanteries pendant tout le repas !

    Contes en patois - La cueillette des lentilles

    Un nouveau projet d'envergure !

    Je me relance dans l'aspect plus linguistique du blog. Je vais tenter de recopier et publier les contes de Louise Livet (qui, pour la plupart, sont inspirés ou copiés des « Contes de Jean-Pierre » du poète Louis Mercier). Je ne sais pas si elle en a inventés et écrits elle-même.

    Il s'agit de contes relatant la vie paysanne du canton de Belmont de la Loire (42) dans la première moitié du XX eme siècle. A l'origine tous ces contes sont issus de la tradition orale en patois local, une variante du franco-provençale.
    C'est pourquoi les retranscrire est un exercice difficile : il ne faut pas faire trop attention à la concordance des temps, aux changements de narrateur ou de sujet. De nombreux mots ou expressions sont directement tirés de cette langue et n'existent pas en français.

    Louise Livet fût une conteuse exceptionnelle en patois jusqu'à sa mort en 2016. Ses cahiers, entièrement écrits à la main, cumulent sans doute près de 300 contes. 

     

    1. La cueillette des lentilles

    Le Joseph venait de faire la récolte de ses lentilles ; il se trouvait de guère en avoir cette année et ne trouvait pas à les vendre. Il en était bien ennuyé ! Une idée lui vint d'aller les offrir dans un hôtel mais avant c'était tout un travail pour les mettre propre : pas de petits grains, toutes la même grosseur, pas de poussière. Il se dit : si elles sont bien propres, il me les payera un bon prix. 

    Alors ils se mettent à les trier une par une ! Sa Victorine abandonna le crochet (elle faisait de la dentelle) pour aider à trier. Elle vérifiait encore celles que le Joseph avait triées. Ils y passèrent longtemps à trier poignées par poignées grain par grain à faire glisser sur un plat. Quand tout fut fini il était fier de son travail. Voila, il emporta sur son dos une vingtaine de kilos de ses lentilles au patron de l'hôtel... mais le patron de l'hôtel ne voulu pas le recevoir lorsque le Joseph proposa ses lentilles (il n'a même pas regardé ce qu'il y avait dans son sac) et l'envoya vers le cuisinier que prit tout de même la peine d'examiner sa récolte et lui dit « vraiment elles sont belles et bien triées !! Vous avez dû y passer du temps ! »

     Le Joseph voyait déjà l'argent dans sa poche mais le cuisinier lui dit : « nous sommes déjà approvisionnés pour la saison l'an prochain venez plus tôt. » Tout ennuyé le Joseph se retourna avec son chargement à l'épaule. Il raconta sa déception à son oncle qui dit : « Je vais en acheter quelques kilos pour ta tante Maria elle en aura de toute prête à cuire pour un bon moment, elle sera tranquille pour l'hiver, ça te consolera de ta peine. »